Mise en uvre du protocole de Kyoto au Québec
Le transport en commun : un choix qui simpose
Montréal, le 25 février 2003 Le président du conseil dadministration de la Société de transport de Montréal, M. Claude Dauphin, et la directrice générale par intérim, Mme Francine Gauthier, ont présenté un mémoire dans le cadre des audiences publiques sur la mise en uvre du protocole de Kyoto au Québec. Ce mémoire comprend quatre recommandations qui concernent le financement, le développement de technologies visant à réduire les émissions polluantes et laménagement de lespace urbain en faveur du transport en commun et non de lautomobile.
Dentrée de jeu, ils ont indiqué quen assurant chaque jour plus de 1,3 million de déplacements à Montréal, la STM représente un acteur important qui peut jouer un rôle significatif dans latteinte des objectifs de réduction des émissions polluantes, puisquelle offre une alternative valable à lautomobile qui constitue une source importante de pollution de lair. "Par contre, pour que le transport en commun joue pleinement son rôle, il devra pouvoir compter sur de nouvelles sources de financement, comme le propose le rapport de M. Bernard, puisquil est démontré que depuis quelques décennies, il est en perte de vitesse dans la région de Montréal. En effet, dans un contexte où le nombre de déplacements, les distances moyennes parcourues et le taux de motorisation augmentent, sa part modale ne cesse de diminuer au profit de lautomobile et ce, malgré les hausses dachalandage quil a enregistrées depuis 1995", a expliqué M. Dauphin.
En effet, le métro, salimentant à lélectricité, ne génère aucune pollution et lautobus est - par personne déplacée - de 6 à 18 fois moins polluant que lautomobile. Aussi, lutilisation du transport en commun permet, entre autres, de réduire les coûts de construction et dentretien des voies publiques, les encombrements routiers et les coûts de transport de marchandises.
Soutenir les initiatives technologiques
Bien que le transport en commun constitue un choix écologique évident, la STM nen recherche pas moins des solutions technologiques innovatrices afin de renforcer son impact positif sur lenvironnement. Cest pourquoi elle recommande au gouvernement du Québec dencourager et de soutenir davantage les initiatives technologiques en transport en commun. M. Dauphin a fait référence aux 155 autobus de la STM qui parcourent des millions de kilomètres particulièrement au centre-ville de Montréal avec du biodiésel, une source alternative dénergie non polluante. Selon les résultats préliminaires de ce projet expérimental, lutilisation du biodiésel, en remplacement des hydrocarbures dorigine fossile, permettrait de réduire denviron 1 100 tonnes les émissions de monoxyde de carbone sur une période dun an. Il faut donc mousser ces recherches tout comme celles qui concernent lutilisation des autobus hybrides qui mettent à contribution des formes alternatives dénergie non polluantes et des technologies qui réduisent le niveau des émissions polluantes lorsque le pétrodiésel est utilisé. "Voilà des pistes des plus intéressantes quil faut fouiller davantage, car elles recèlent beaucoup de potentiel dans latteinte des objectifs de Kyoto", de poursuivre M. Dauphin.
Freiner létalement urbain
La troisième recommandation concerne la mise en place de politiques et de mécanismes pour densifier le territoire dans la périphérie de la ville centre, cest-à-dire pour endiguer le phénomène de létalement urbain qui a des conséquences directes sur lenvironnement, lentretien des routes, la consommation de carburant. Dans la région de Montréal, ce phénomène est plus problématique, car létalement se produit à un rythme plus rapide que la croissance démographique. Létalement urbain représente donc un frein aux initiatives favorisant le transport en commun puisquil valorise la dépendance à lautomobile.
Des moyens pour renverser la tendance
Enfin, la STM recommande dadopter les mesures nécessaires pour favoriser le transfert modal de lautomobile vers le transport en commun. En ce sens, elle réitère limportance dune part, daugmenter ses sources de financement par laugmentation de certaines taxes dédiées au transport en commun et, dautre part, de mettre en place des mesures fiscales pour inciter un plus grand nombre de personnes à utiliser ses services.
Avoir le courage de ses convictions
M. Dauphin a rappelé que Montréal a lun des meilleurs réseaux de transport en commun en Amérique du Nord. "Pour maintenir cette réputation, il faut dabord investir dans la modernisation de nos infrastructures - 2,2 milliards de dollars pour les dix prochaines années -, puis améliorer nos services et en développer de nouveaux. Autrement dit, pour contribuer à latteinte des objectifs de Kyoto, il faut non seulement maintenir les acquis, mais aussi accroître lutilisation du transport en commun et assurer la pérennité de son financement. Je suis conscient que la mise en place des recommandations exigera des décisions politiques claires et le courage de les assumer. Mais, avons-nous vraiment dautres choix?", a-t-il conclu.
30