Budget 2003 de la STM
" Un budget de maintien "
M. Claude Dauphin
Montréal, le 25 novembre 2002 – La Société de transport de Montréal a déposé ce matin son Budget 2003. En hausse de 5,4 % par rapport à celui de 2002, ce budget s’élève à 764,6 M$. " Cette augmentation s’explique essentiellement par la reprise, dès janvier, de la cotisation de l’employeur de 30 M$ aux régimes de retraite et par des travaux d’entretien de plus de 3,3 M$ qu’il faut absolument réaliser pour assurer la fiabilité des autobus et du métro. Ce n’est donc pas un budget de développement, mais un budget de maintien ", a expliqué le président du conseil d’administration, M. Claude Dauphin.
Ce budget prévoit une augmentation de 2 % de la contribution de la Ville de Montréal, celle-ci passant de 244,1 M$ à 249 M$. Il escompte aussi une somme de 15,5 M$ qui pourrait provenir de nouvelles sources de financement. " En effet, la STM est confiante que l’exercice sur la révision du cadre financier qui est en cours présentement débou-chera sur des mesures concrètes qui permettront d’assurer un financement plus stable et plus adéquat ", a précisé M. Dauphin.
Prévisions d’achalandage à la hausse
Compte tenu des paramètres du budget 2003 et du contexte économique favorable, la STM prévoit une hausse de son achalandage de 1,1 % en 2003, soit de 3,8 millions de déplacements, pour un total de 365,3 millions. Selon M. Marvin Rotrand, vice-président du conseil, " cette augmentation est d’autant plus significative qu’elle s’ajoute à celles de 2,1 % enregistrée en 2001 et de 1,9 % anticipée en 2002. Depuis 2001, la STM aura donc réussi à accroître de 10 millions le nombre de déplacements en autobus et en métro sur son territoire. Peu de sociétés de transport nord-américaines peuvent se réjouir de tels résultats. "
Pour faire face à l’accroissement de l’achalandage, la STM augmente légèrement son service de base en intégrant quelque 20 000 heures de service, portant à 4,2 millions le nombre d’heures de service prévues en 2003. Autre point intéressant, elle se donne la flexibilité d’injecter des autobus aux points stratégiques de son réseau pour répondre rapidement aux besoins aux heures de pointe. Du côté du métro, elle maintient jusqu’à minuit quinze, les heures d’ouverture de la ligne 5-bleue, cette ligne ayant connu la plus forte hausse d’achalandage en 2002 (+ 4,2 %).
La Société anticipe une hausse des ses revenus-voyageurs de 19 M$, dont 10 M$ proviennent de la croissance de l’achalandage (celle de 2002 + celle de 2003 qui est anticipée) et de 9 M$ de l’augmentation tarifaire (3 % de plus qu’en 2002).
Hausse de certains tarifs
Ainsi, à partir du 1er janvier 2003, la CAM à tarif ordinaire passera de 50 $ à 52 $ (moyenne de 0,88 $ par déplacement) et la CAM à tarif réduit, de 25 $ à 26 $. La CAM hebdo à tarif ordinaire coûtera 1 $ de plus, soit 15 $ (moyenne de 1,15 $ par déplacement) et 0,50 $ de plus pour celle à tarif réduit qui passera à 7,50 $. Comme ils ont été augmentés de 0,25 $ en 2002, les tarifs en espèces demeurent les mêmes : 2,25 $ et 1,25 $. La lisière de six tickets coûtera un peu plus cher, soit 9,50 $ et 4,75 $, ce qui équivaut à un prix unitaire de 1,58 $ et de 0,79 $.
M. Dauphin a rappelé que malgré ces hausses de tarifs qui n’ont pas pu être évitées, " la STM figure toujours parmi les sociétés de transport qui offrent les tarifs les plus bas au Canada et est celle qui accorde le rabais le plus important aux détenteurs de titres à tarif réduit. D’ailleurs, l’introduction en 2002 de la carte Privilège accordant aux étudiants à temps plein, âgés de 18 à 25 ans, une réduction de 50 % à l’achat de leur carte mensuelle, a connu un succès tel que la STM a dû revoir ses chiffres pour 2003. En effet, 68 700 cartes ont été vendues en 2002 et elle prévoit en émettre plus de 75 000 en 2003, une mesure évaluée à plus de 23 M$. "
Croissance importante de la demande au transport adapté
Le transport adapté est toujours très en demande. Depuis 1994, sa fréquentation a augmenté de plus de 33,1 % à Montréal. Anticipant une croissance de 10,7 % des déplacements en 2003, la STM va présenter au ministère des Transports du Québec des prévisions de dépenses de 30,9 M$, en hausse de 8,2 % par rapport à 2002.
Des investissements nécessaires pour maintenir les actifs
La STM a également déposé son Programme triennal d’investissements 2003-2005. Pour cette période, la STM prévoit investir 860,2 M$ dans le maintien et le renouvel-lement de ses actifs, soit 776 M$ pour la réalisation de projets majeurs et 84,2 M$ à l’entretien périodique majeur de ses équipements.
Les sommes prévues au PTI 2003-2005 serviront entre autres à financer le programme de maintien des équipements fixes du métro appelé Réno-Systèmes (271 M$), le remplacement des autobus et minibus urbains (172 M$), l’acquisition et la mise en service d’un système de vente et de perception (94,5 M$), la relocalisation du Centre de transport Saint-Denis (50,9 M$) et la phase 2 du programme de rénovation des stations (43,4 M$).
La directrice générale par intérim, Mme Francine Gauthier, a fait valoir que " depuis 1995, la Société aura investi 629,7 M$ dans son patrimoine à un rythme annuel moyen de 78,7 M$. Elle devra toutefois augmenter ses investissements au cours des prochaines années pour faire face aux défis que lui pose le vieillissement de ses équipements et de ses infrastructures dont la valeur de remplacement est évaluée à plus de 5,5 milliards de dollars. "
" Cela démontre l’importance de prendre dès maintenant des décisions en faveur d’un financement plus adéquat du transport en commun ", a renchéri M. Dauphin. " Nous avons bon espoir que des solutions concrètes seront proposées bientôt et qu’elles permettront à la STM de continuer d’offrir des services qui figurent parmi les moins chers, les plus fiables et les plus sécuritaires au monde ".