McGill (Nicolas Sollogoub)

Nicolas Sollogoub

La vie à Montréal au XIXe siècle (1974)

Verre peint
Don de Macdonald Tobacco
Œuvre restaurée avec la participation financière du ministère de la Culture et des Communications du Québec
Emplacement : quai Honoré-Beaugrand

Ces cinq verrières, composées de centaines de plaques de verre peint, rappellent des aspects de la vie montréalaise des années 1800-1870. Elles présentent notamment le premier maire de la ville, Jacques Viger, ainsi que son successeur, Peter McGill.

Le saviez-vous?

L’artiste Nicolas Sollogoub a aussi créé les publicités animées installées dans certains tunnels du métro au début des années 1970.

À propos de l’artiste

Né à Soissons (France) de parents russes, Nicolas Sollogoub (1925-2014) s’est installé au Québec dans les années cinquante. Parallèlement à sa carrière de décorateur à Radio-Canada, il a mené plusieurs projets dont la restauration du Château Dufresne à Montréal.

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McGill (Sollogoub)   McGill (Sollogoub)   McGill (Sollogoub)   McGill (Sollogoub)

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Source : page Info STM du 17 décembre 2002

Né en France de parents russes, Nicolas Sollogoub s’est installé au Québec dans les années cinquante. Il a fait ses débuts à Radio-Canada en 1964 et y a travaillé comme décorateur en compagnie de Frédéric Back. Les deux artistes ont d’ailleurs réalisé ensemble une grande verrière pour l’hôtel Holiday Inn de Sainte-Foy. Par un heureux hasard, Sollogoub et Back ont été approchés peu de temps après par la Ville de Montréal afin de participer à la décoration du métro. Autre coup du sort: les deux artistes ont été désignés pour décorer deux stations voisines, McGill pour Nicolas Sollogoub et Place-des-Arts pour Frédéric Back!

L’œuvre de la station McGill a été commanditée par la compagnie Macdonald Tobacco. Le président de l’entreprise, David M. Stewart, était un bienfaiteur de l’Université McGill mais aussi un passionné d’histoire. Nicolas Sollogoub se souvient de sa première rencontre avec Stewart, sur le quai de la station. «Il m’a demandé: Êtes-vous capable de réaliser cinq grands panneaux? Je lui ai dit oui, alors il m’a répondu: Eh bien, faites-les! Ce fut sa seule demande. La ville, pour sa part, m’avait imposé Peter McGill comme sujet. J’ai eu une idée: tant qu’à montrer le deuxième maire de Montréal, profitons-en pour montrer également le premier, Jacques Viger! Cela a été approuvé sans trop de difficultés.»

Il faudra cinq ans de travail à Nicolas Sollogoub pour terminer sa verrière, un vibrant hommage à la vie montréalaise au XIXe siècle. En tout, plus de 1 200 plaques de verre ont été utilisées par l’artiste. «Il ne fallait pas compter les heures! Dès que j’avais du temps de libre, je prenais la voiture, je montais à mon atelier à Vendée, dans les Laurentides, et je travaillais sur ma verrière. Monsieur Stewart m’appelait de temps à autre et me demandait: Croyez-vous qu’elle sera terminée un jour?» Dernière œuvre d’art ayant pour thème l’histoire de Montréal dans le métro, la verrière de la station McGill a été inaugurée le 10 décembre 1974. On l’a descendue de quelques mètres quelques années plus tard pour accommoder les commerces situés juste au-dessus.

La publicité cinétique

La contribution artistique de Nicolas Sollogoub au métro de Montréal ne se limite pas à la verrière de la station McGill. C’est lui qui a eu l’idée du projet META (MEtro-Tunnel-Animation), testé dans les tunnels du métro de Montréal à partir de 1968. «Tout jeune, à Paris, je prenais le métro et j’étais fasciné par le mouvement des tuyaux sur les murs des tunnels. Il y avait aussi les annonces de Dubonnet (du bo, du bon, Dubonnet) sur ces mêmes murs. Beaucoup plus tard, l’idée a fini par germer et je me suis dit que ce serait extraordinaire d’avoir des dessins animés dans les tunnels du métro de Montréal.» Il obtient l’appui de l’électronicien Jean-Antoine Bloc et de la Commission de transport de Montréal, qui accepte de faire l’essai de ce procédé révolutionnaire, unique au monde.

Des groupes de 80 panneaux illustrés, tous munis d’un flash électronique, furent donc installés dans les tunnels entre les stations Guy et Peel ainsi qu’entre les stations Berri-De Montigny (Berri-UQAM) et Sherbrooke. Au passage des trains, les panneaux s’allumaient et s’éteignaient en séquence et les passagers dans les voitures pouvaient admirer par la fenêtre un court dessin animé de cinq secondes vantant les services de Direct Film (avec le fameux petit oiseau dessiné par Sollogoub), les cigarettes Export A ou la bière Molson. «Ce que je voulais, au départ, c’était un spectacle pour divertir les gens dans le tunnel: des fleurs, une apothéose de couleurs, n’importe quoi. Sponsorisé par une entreprise, évidemment.»

Bien que prometteur, ce système de publicité cinétique aurait nécessité quelques années de recherches supplémentaires avant de devenir rentable. Malheureusement, la compagnie détentrice des droits, Katimavik, n’a pas voulu attendre et a commencé tout de suite la commercialisation du système. «Avec un peu plus de temps, nous aurions sûrement amélioré le produit, d’autant plus que le prix des équipements électroniques a considérablement diminué par la suite. La compagnie a échoué et le projet en est resté là. D’autres systèmes du genre sont apparus ailleurs dans le monde, au Japon notamment, mais bien plus tard. C’est dommage…» Entre-temps, Nicolas Sollogoub a poursuivi sa carrière d’artiste. Tout récemment, il a réalisé les vitraux de l’église de Brouages en France, lieu de naissance de Samuel de Champlain.

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