Réalisation de la sculpture L'arbre de vie par Joseph Rifesser (à droite, vers 1966)
Dès sa construction au début des années 1960, les concepteurs du métro de Montréal ont voulu lui donner un caractère unique en confiant la réalisation des stations à plusieurs architectes. Au lieu de la suite de stations identiques que connaissaient les voyageurs de la majorité des métros dans le monde, ceux de Montréal profiteraient de stations uniques, toutes différentes les unes des autres et de surcroît, agrémentées d’œuvres d’art. Les 26 stations du réseau initial de 1966 ne possèdent pas toutes une œuvre car à l’époque, on comptait sur la générosité d’entreprises ou d’organismes pour en financer la réalisation. Les œuvres étaient intégrées aux stations après leur ouverture, sauf aux stations Peel et Mont-Royal où elles ont été créées en étroite collaboration avec les architectes.
C’est Robert LaPalme, peintre et caricaturiste, qui assurait la direction artistique pour l’intégration d’œuvres d’art dans les stations. Il préconisait alors l’utilisation exclusive d’œuvres figuratives qui raconteraient l’histoire de Montréal. À la station Champ-de-Mars, l’artiste Marcelle Ferron a tenu bon et a réussi à imposer une verrière totalement abstraite, certainement l’une des œuvres les plus spectaculaires du réseau. Dans les années 1970 et 1980, lors des prolongements du réseau, on a confié aux architectes le soin d’intégrer les œuvres à l’architecture dès l’étape de la conception de la station. Certains ont réalisé eux-mêmes l’œuvre alors que la majorité ont confié sa réalisation à des artistes avec qui ils ont travaillé étroitement tout au long de la construction. On voulait ainsi mieux intégrer l’art à l’architecture et lui donner toute la place qu’il mérite. Et il n’était plus question d’imposer un thème et de bannir l’art abstrait.
Lors de la construction des nouvelles stations du métro de Montréal à Laval, au début des années 2000, c’est la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics du ministère de la Culture et des Communications du Québec qui a guidé la réalisation des œuvres. Ainsi, le métro de Montréal, par l’architecture de ses stations et la centaine d’œuvres d’art qu’on y retrouve, est un témoin important des époques qui l’ont vu naître. Plusieurs artistes québécois de renom ont participé à la réalisation de la galerie d’art du métro, dont Jean-Paul Mousseau, Charles Daudelin, Frédéric Back, Jordi Bonet, Jacques de Tonnancour et Pierre Granche, pour ne nommer que ceux-là.
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