Journées de la culture 2018

Station LaSalle

Culture souterraine: les stations du prolongement de 1978

Avec des photos de Julien Perron-Gagné

Il y a 40 ans, les stations Lionel-Groulx, Charlevoix, LaSalle, de l'Église, Verdun, Jolicoeur, Monk et Angrignon voyaient le jour sur la ligne verte. En plus d’être toutes différentes, ces huit stations possèdent chacune leur histoire. Dans le cadre des Journées de la culture 2018, nous avons offert des visites commentées de ces stations.

Vous n'avez pu participer à ces visites? Pas de problème! Découvrez par vous-même les stations du prolongement de 1978, sur place ou dans les sections qui suivent!

Station Lionel-Groulx

Architecte : Yves Roy (Bureau de transport métropolitain)
Artistes : Joseph Rifesser; Yves Roy
Ouverture : 1978 (ligne verte); 1980 (ligne orange)

Lionel-Groulx est la station de correspondance entre les prolongements ouest des lignes verte et orange. Elle a été conçue de façon à ce que les mouvements des passagers changeant de ligne se fassent pour la plus grande part au même niveau, via les quais centraux. La station a été construite en tranchée dans une excavation de 30 mètres de largeur pour 155 mètres de longueur. Les colonnes, poutres et dalles sont en béton armé fini au jet de sable. Des panneaux en béton préfabriqué ornent les murs de pourtour. Les planchers sont recouverts de pastilles de céramique dans les tons automnaux de jaune et d’orange. Au niveau de la mezzanine, on a une perception de tout le volume de la station ainsi que des quatre voies.

L’artiste Joseph Rifesser a sculpté dans un arbre les cinq grandes familles humaines qui peuplent la Terre. À l’origine, L’arbre de vie était situé à l’entrée du pavillon des Nations Unies durant Expo 67.

L’architecte Yves Roy a réalisé deux murales dans la station de correspondance. Installés à des angles différents, les panneaux d’acier inoxydable réfléchissent l’image des déplacements des voyageurs et des trains.

Station Charlevoix

Architectes : Ayotte & Bergeron
Artistes : Mario Merola & Pierre Osterrath
Ouverture : 1978

La présence de schistes d’Utica dans la formation rocheuse entourant la station Charlevoix a imposé la construction d’un ouvrage de moindre emprise, soit une station à voies superposées. Ainsi, la station a la même largeur que le tunnel et comporte un quai au niveau de chaque voie. De l’édicule qui s’ouvre généreusement vers l’extérieur, on accède à la mezzanine par une première descente mécanisée. Après avoir traversé les tourniquets, les voyageurs empruntent un second grand escalier mécanique, surplombé d’un plafond à poutres croissantes qui marquent les charges de plus en plus lourdes qu’elles doivent supporter. Les murs des quais, du corridor et des escaliers sont constitués de briques à faces légèrement texturées et glacées de couleur rouge-orangé. Des dalles de granit rose composent le revêtement des quais et des escaliers, tandis que des carreaux de grès-cérame pavent les autres planchers.

L’artiste Mario Merola a créé deux verrières aux dominantes bleues et aux accents rouges et jaunes, qui mettent en valeur la lumière naturelle qui y filtre. Elles ont été réalisées par le verrier Pierre Osterrath.

Station LaSalle

Architectes : Didier Gillon & Pierre Larouche
Artiste : Peter Gnass
Ouverture : 1978

La station LaSalle est située dans une ancienne zone industrielle, ce qui a permis de réaliser une construction à ciel ouvert. L’idée directrice a été la création d’un puits de lumière et l’implantation de plafonds inclinés à partir de ce puits, de façon à laisser pénétrer la lumière naturelle le plus loin possible. Le plancher de la mezzanine est constitué d’un réseau de poutres en béton armé, se regroupant en un point suspendu par deux câbles métalliques enrobés. Les murs et les plafonds sont en béton brut de décoffrage, arborant une texture de rainures. Des masses colorées reliant murs et plafonds, conçues par Michèle Tremblay-Gillon, viennent animer cet ensemble. L’édicule arbore une forme fonctionnelle qui assure une bonne visibilité aux voyageurs attendant le bus.

L’artiste Peter Gnass a imaginé une gigantesque structure en acier inoxydable tirant profit de l’ensoleillement généré par le puits de lumière. Atteignant un relief de 3,3 mètres, elle repose sur un plan incliné où se reflètent la lumière et les mouvements de foule.

Station de l'Église

Architectes : Lemay & Leclerc
Artiste : Claude Théberge
Ouverture : 1978

La station de l’Église est située sous la rue Wellington, dans l’Arrondissement de Verdun. Elle traverse une formation rocheuse contenant des schistes d’Utica. Lors des travaux d’excavation du gros-œuvre, un effondrement s’est produit, obligeant les ingénieurs à modifier le concept de la station : moins larges, des voies superposées ont avantageusement remplacé le type standard de station à deux quais latéraux. La station comporte deux édicules, qui accordent beaucoup d’importance à la lumière naturelle : l’édicule Galt et l’édicule de l’Église, sis à chaque extrémité. La situation physique de ces accès a amené l’implantation de courts revirements pour atteindre les quais. Les murs et plafonds sont en béton apparent traité au jet de sable; ils sont modulés et ponctués en certains endroits de couleurs vives, dues au céramiste Claude Vermette.

L’artiste Claude Théberge a inscrit dans le béton de la station des motifs divers évoquant l’animation. Il s’agit en quelque sorte du prolongement de l’œuvre de la station Verdun, l’arrêt suivant sur la ligne verte.

Station Verdun

Architecte : Jean-Maurice Dubé
Artiste : Antoine Lamarche
Ouverture : 1978

La station Verdun est située au cœur de l’arrondissement du même nom. Les édicules sont implantés de part et d’autre de la rue de Verdun. Pour compenser la profondeur de la station, l’architecte a créé une ambiance de liberté des espaces en aménageant un grand volume soutenu par des cadres bien découpés. Un puits de lumière contribue à l’éclairage de l’ensemble. La partie inférieure des murs est revêtue de panneaux de béton blanc sur lesquels se juxtaposent des lignes brisées fortement colorées. Les planchers sont recouverts de tuile céramique blanche. Les quais sont plus étroits à l’extrémité de la station, ce qui accentue l’effet de profondeur observé à partir de la mezzanine.

L’artiste Antoine Lamarche a créé des rythmes éclatés sur la partie supérieure des murs de béton de la station. Un jeu de lignes horizontales, verticales et obliques s’intègre ainsi à l’architecture et à un mobilier où le jaune vif a prédominance.

Station Jolicoeur

Architecte : Claude Boucher (Bureau de transport métropolitain)
Artiste : Claude Boucher
Ouverture : 1978

La station Jolicoeur est située le long du canal de l’Aqueduc, qui alimente en eau la Ville de Montréal. L’édicule est implanté dans le parc De La Vérendrye, situé en bordure du canal. Dans cette zone, le tunnel construit en tranchée a permis de placer la station sous le parc, à faible profondeur. Constitué de glaces teintées soutenues par une structure métallique légère, le bâtiment facilite pour le voyageur la perception d’un espace ouvert, dégagé et en prolongation du parc. Le revêtement mural des quais est réalisé par des briques de béton texturé encastrées dans des caissons en béton. De la tuile céramique constitue le revêtement de sol. Les éléments de charpente exposés sont en béton traité au jet de sable.

L’architecte Claude Boucher a placé sur le sol des quais 42 triangles orangés s’inscrivant dans autant de cercles noirs. Le motif de ces pastilles de céramique suggère un sens d’orientation tout en contribuant à l’homogénéité de la station.

Station Monk

Architectes : Blais & Bélanger
Artiste : Germain Bergeron
Ouverture : 1978

La station Monk se développe sur trois niveaux avec une profondeur de 18 mètres depuis le sol jusqu’au niveau des quais. Le plafond du volume central repose sur deux arches de section variable qui s’assoient sur le roc. Le béton est tantôt brut de décoffrage, tantôt sablé et tantôt texturé à planchettes. De la brique rustique pare les murs des quais et du corridor, tandis que des pastilles de céramique brune recouvrent le sol. Une source de lumière naturelle vient souligner les relations entre l’intérieur et l’extérieur. Les édicules débouchant sur la rue Allard et le boulevard Monk offrent des baies largement vitrées. Le symbole du métro a été intégré dans la brique recouvrant l’édicule secondaire, à l’angle nord-est.

L’artiste Germain Bergeron a conçu Pic et Pelle, deux sculptures qui servent d’hommage aux milliers de travailleurs qui ont construit le métro de Montréal. Faites de tubes d’acier orange foncé, elles représentent, sous forme stylisée, deux ouvriers du métro maniant le pic et la pelle.

Station Angrignon

Architecte : Jean-Louis Beaulieu (Bureau de transport métropolitain)
Ouverture : 1978

La station Angrignon est située dans le parc du même nom et profite au maximum de cet emplacement qui a permis, sans démolition d’habitation, de remplir son rôle de terminus pour le métro et tous les autres modes de transport. Le complexe occupe une superficie de 50 000 mètres carrés. La pelouse du parc s’incline jusqu’à la fenestration des quais de la station, y amenant soleil et verdure. La mezzanine est au niveau du sol. Une série de dômes transparents sert d’abri extérieur ou intérieur et garde une continuité avec le sol et le ciel. Le voyageur sent l’omniprésence du parc dans tous ses déplacements, depuis sa sortie du train jusqu’à sa correspondance avec les autobus, les voitures ou l’environnement. Dans un milieu aussi aéré et clair, les couleurs et les formes se devaient d’être joyeuses, vives et chaudes. Avec le vert du parc, les orangés et les rouges colorent les formes arrondies de la station.

Partenaire

Haut de page