De la Concorde (Yves Gendreau)

Yves Gendreau

Nos allers-retours (2007)

Acier inoxydable et acier peint
Programme d’intégration des arts à l’architecture du gouvernement du Québec
Emplacement : extérieur de la station

Un entrelacement de courbes et de droites est supporté et balisé par un alignement rythmé de mâts d’acier inoxydable. Les segments de tuyaux représentent des portions de déplacement des voyageurs qui, ensemble, forment une grande trajectoire.

Le saviez-vous?

L’orangé, le bleu, le vert et le jaune correspondent aux quatre lignes du métro alors que le violet correspond au train de banlieue.

À propos de l’artiste

Né à Granby en 1955, Yves Gendreau a appris le métier d’artiste en œuvrant dans le réseau des centres d’artistes autogérés du Québec. Ébéniste de formation, il multiplie ses « constructions sculpturales » ludiques et dynamiques aux quatre coins du Québec.

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De la Concorde (Yves Gendreau)   De la Concorde (Yves Gendreau)   De la Concorde (Yves Gendreau)   De la Concorde (Yves Gendreau)

Source : page Info STM du 14 décembre 2007

Né en 1955 à Granby, Yves Gendreau se destinait plus jeune à une carrière d’architecte. Il est plutôt devenu artiste, multipliant depuis ses «constructions sculpturales». Ébéniste de formation, il a appris par lui-même le métier d’artiste en œuvrant dans le réseau des centres d’artistes autogérés du Québec. «Je travaille au 3e Impérial de Granby depuis 23 ans et nous y recevons de 5 à 10 artistes par an. C’est une forme de compagnonnage où les artistes ne viennent pas seulement exposer leurs œuvres; nous développons avec eux un projet sur une période d’un mois. C’est une formation assez exceptionnelle qui m’a apporté des compétences générales et de multiples influences.»

S’il y a un thème central dans le travail d’Yves Gendreau, c’est bien celui du chantier de construction. Plus jeune, il passait ses étés à travailler au magasin de matériaux de construction de son père. En 1998, il installait un faux chantier dans un terrain vague du centre-ville de Montréal et demandait l’avis des passants! Deux ans plus tard, dans le cadre de l’exposition D’un millénaire à l’autre, il érigeait une sculpture de 15 mètres de hauteur sur le toit de la Maison de la culture Côte-des-Neiges, face aux grandes antennes sur le mont Royal. «Le chantier de construction est un thème qui ressemble beaucoup à la vie. Une fois que le chantier est terminé, il n’existe plus, le bâtiment est complété. C’est un thème qui m’intéresse d’autant plus qu’avec le chantier, il y a toujours l’objectif d’atteindre quelque chose. Cela convient parfaitement à l’idée que je me fais de l’œuvre d’art: un objet en perpétuel développement.»

L’œuvre Nos allers-retours

Intitulée Nos allers-retours, l’œuvre d’Yves Gendreau installée cet été à la nouvelle station de métro de la Concorde se présente comme un jeu dynamique et ludique de lignes et de couleurs, un entrelacement de courbes et de droites supporté et balisé par un alignement rythmé de mâts d’acier inoxydable. Sa configuration s’accorde avec l’horizontalité du bâtiment et la verticalité des lampadaires qui l’avoisinent. «Lorsque je réalise un projet d’art public, j’essaie de créer une œuvre agréable, vivante, intéressante, accessible et surtout intégrée à l’environnement. Au lieu de me battre contre les lampadaires qui pouvaient bloquer la perception de l’œuvre, j’ai décidé de les répéter en leur donnant des inclinaisons différentes. Ce n’est qu’une fois l’œuvre installée que j’ai constaté qu’elle s’accordait parfaitement aux pylônes électriques et de télécommunication situés à proximité de la station!»

Cinq couleurs font vibrer ce jeu de lignes. L’orangé, le bleu, le vert et le jaune correspondent aux couleurs des quatre lignes du métro alors que le violet correspond à la signalétique du train de banlieue. Les segments de tuyaux représentent des portions de déplacement des voyageurs qui, ensemble, forment une grande trajectoire. À la surface de certaines parties de l’œuvre, diverses inscriptions sont visibles: ce sont des mots qui racontent la trame humaine de ce lieu de passage. «Dans chacun de mes projets, j’ajoute des «portes d’entrée» afin de susciter l’intérêt de l’observateur. Ici, j’ai voulu atteindre l’intimité des gens en individualisant le transport en commun. Sur les tuyaux, j’ai gravé les gestes de la vie courante de voyageurs rencontrés en plein hiver à la sortie de la station Henri-Bourassa. Des choses simples, banales, répétitives – d’où le titre de l’œuvre –, mais qui en disent beaucoup sur la vie des gens.»

La dernière mais non la moindre!

Bien que le prolongement du métro à Laval ait été ouvert au public en avril 2007, ce n’est qu’à l’été suivant que les clients de la station de la Concorde ont pu découvrir l’œuvre d’Yves Gendreau. Celle-ci est donc la dernière à avoir été installée dans le métro de Montréal. «La station de la Concorde a été ajoutée au projet après les deux autres, ce qui m’a laissé moins de temps pour compléter mon travail. De plus, l’ouverture du prolongement a été devancée de trois mois. J’ai donc dit en boutade lors de l’inauguration que ce n’était pas mon œuvre qui était en retard, mais bien la station qui était en avance! L’installation de la sculpture, en juillet dernier, fut fort agréable. Durant deux semaines, nous étions sur le terrain, les gens passaient et nous posaient des questions… On sentait réellement l’atmosphère du lieu.»

Pour ce résidant de Roxton Pond, la réalisation d’une œuvre d’art pour le métro de Montréal représente un grand honneur. Yves Gendreau ne s’assoit toutefois pas sur ses lauriers car il réalise actuellement une sculpture qui sera dévoilée en 2008 sur le boulevard Champlain, à Québec, pour le 400e anniversaire de la ville. «Je me sens comme un poisson dans l’eau dans le domaine de l’intégration de l’art à l’architecture. Ce ne sont pas tous les artistes qui peuvent réussir dans ce domaine car en plus d’être un créateur, il faut être un entrepreneur et un gestionnaire. Il est également souhaitable de posséder un grand atelier pour entreposer les matériaux et assembler les œuvres monumentales. C’est d’ailleurs ce qui m’a convaincu de m’établir en région plutôt qu’à Montréal.»

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