Jordi Bonet
Citius, Altius, Fortius (1976)
Béton et aluminium
Emplacement : mezzanine
Cette murale met en rapport le béton, représentatif du monde physique, et l’aluminium, symbole du monde psychique. Elle exprime de façon poétique la grande devise des athlètes Citius, Altius Fortius, ou « Plus vite, plus haut et plus fort ».
Le saviez-vous?
Le psychique, au centre de tout mouvement, est personnifié ici par la créature mythologique, au centre de l’œuvre.
À propos de l’artiste
Né à Barcelone (Espagne), le dessinateur, peintre et sculpteur Jordi Bonet (1932-1979) s’est établi au Québec en 1954. Il a réalisé plus d’une centaine de murales à travers le monde, incluant le fameux triptyque du Grand Théâtre de Québec.
Né à Barcelone (Espagne) en 1932, Jordi Bonet perd son bras droit à l’âge de sept ans, à la suite d’une vilaine chute. Cet événement tragique, le premier d’une longue série, ne l’empêche pas de devenir dessinateur, puis céramiste, muraliste et sculpteur. En 1954, il s’établit au Québec et côtoie deux futurs artistes du métro de Montréal, les céramistes Jean Cartier et Claude Vermette. Rapidement, l’artiste d’origine catalane joint le vaste mouvement créateur qui secoue alors le Québec et en devient l’un des principaux acteurs. Il réalise des centaines de murales en céramique, en béton, en bronze et en aluminium, qui se retrouvent aux quatre coins de la province et à travers le monde.
Son chef-d’œuvre est sans contredit son triptyque L’homme, la vie, la mort et la liberté, réalisé en 1969 à l’entrée du Grand Théâtre de Québec. Le traitement original des surfaces intérieures du bâtiment en fait une œuvre marquante de l’histoire de l’art contemporain, un poème de béton qui ne peut laisser personne indifférent. Malheureusement, le cri du cœur «Vous êtes pas écœurés de mourir bandes de caves! C’est assez!», emprunté au poète Claude Péloquin, fait presque oublier le reste de l’œuvre. Un mouvement voit même le jour pour retirer l’expression honnie du béton et on pointe du doigt Bonet, l’artiste «étranger» qui est allé trop loin au goût de certains.
Malgré la controverse et les attaques personnelles, Jordi Bonet refuse de reculer et poursuit son combat artistique en terre québécoise. Plus sensible au patrimoine d’ici que bien des gens qui ont le privilège d’y avoir vu le jour, il entreprend avec son épouse Huguette Bouchard-Bonet la restauration du manoir Rouville-Campbell à Mont-Saint-Hilaire. Hélas, le mauvais sort le poursuit de façon cruelle et après la mort accidentelle d’un de ses fils en 1971, il apprend en 1973 qu’il est atteint de la leucémie. L’artiste consacre les dernières années de sa vie au dessin, avant de rendre son dernier souffle le 25 décembre 1979, à l’âge de 47 ans.
Avant de nous quitter, cet homme doté d’un seul bras mais d’un grand cœur nous a laissé une impressionnante murale à la station de métro Pie-IX, inaugurée quelques jours avant le début des Jeux olympiques de 1976 tenus à Montréal. Son titre évoque la grande devise des athlètes: Citius, Altius, Fortius, ou «Plus vite, plus haut et plus fort». La murale met en rapport le béton, représentatif du monde physique, et l’aluminium, symbole du psychique au centre de tout mouvement. Il est personnifié ici par la créature mythologique, surnommée «la dame de cœur», au centre de l’œuvre.