André Léonard
Le potager et Les vents (1980)
Terre cuite
Emplacement : mezzanine ouest et escaliers
Les couleurs chaudes des deux murales faites de blocs de terre cuite fortement texturés donnent une touche de sérénité au lieu. L’architecte a réalisé par la suite deux murales semblables à la station Université-de-Montréal.
Le saviez-vous?
La construction de ce second accès a entraîné quelques années plus tard l’ajout de blocs de terre cuite dans l’ensemble de la station.
À propos de l’artiste
Né à Montréal en 1946, André Léonard est l’architecte des stations Villa-Maria, Henri-Bourassa (accès ouest) et Université-de-Montréal. Il a œuvré ensuite au service des parcs régionaux de Montréal et a participé à la rénovation du pavillon central du Jardin botanique.
Source : page Info STM du 16 mars 2004
Dans la longue liste des artistes du métro de Montréal, on remarque certains architectes du Bureau de transport métropolitain (BTM), l’organisme qui a supervisé les travaux de prolongement du métro durant les années 1970 et 1980. Un de ces architectes est André Léonard, à qui on doit les stations Villa-Maria et Université-de-Montréal ainsi que l’accès ouest de la station Henri- Bourassa. Né à Montréal en 1946, André Léonard a fait ses débuts au BTM en 1971 en tant que technicien en architecture. Trois ans plus tard, il recevait le titre d’architecte. «La plupart des architectes du BTM créaient leurs propres œuvres d’art plutôt que de faire appel à un artiste de l’extérieur. Nous n’y étions pas obligés, mais cela avait l’avantage de nous laisser une liberté totale sur le plan de la création.»
«En tant qu’architectes du BTM, nous avions la possibilité de choisir les projets les plus intéressants. Située dans un parc, la station Villa-Maria offrait de belles possibilités, mais son accès unique, situé à l’extrémité des quais, risquait de rendre certains voyageurs claustrophobes. Il fallait donc égayer l’ensemble en essayant d’animer au maximum les surfaces des murs et des grands volumes, ce qui s’est traduit par de grands cercles et des bancs de couleurs vives. Puisque l’objectif était d’amener les gens vers l’extérieur, les couleurs suivent un ordre bien précis: le jaune, exprimant le soleil, est toujours placé en direction de la sortie de la station. Quant aux grands cercles, ils animent les murs tout en donnant l’aspect d’un certain mécanisme.»
Le choix de la terre cuite
Après la station Villa-Maria, André Léonard dessine le nouvel accès de la station Henri-Bourassa, devenu nécessaire après l’incendie survenu dans l’arrière-gare de cette station en 1971. «J’ai toujours aimé les matériaux naturels qui proviennent de la terre. La terre cuite est un bon choix pour le métro car il s’agit d’un matériau durable et facile d’entretien. Durant la conception du nouvel accès, j’ai pensé aux cylindres dont les gens se servent pour entreposer leurs bouteilles de vin dans leur sous-sol. J’ai réalisé qu’en mariant des blocs de différentes formes, il devenait possible de représenter des objets et ainsi d’exprimer quelque chose.» Cette réflexion de l’architecte mène à la création de deux murales, intitulées Les Vents et Le Potager. Les autres murs de l’accès sont également couverts de terre cuite, matériau qui sera étendu à la grandeur de la station lors de sa rénovation au début des années 1980.
Vient ensuite la station Université-de-Montréal. La démarche de l’architecte y est sensiblement la même que pour le projet précédent, mais à plus grande échelle cette fois. «Avant de débuter les esquisses, j’ai rencontré certains dirigeants de l’Université qui m’ont fait part de leurs idées concernant la station. Il fallait, autant que possible, offrir un service efficace tout en préservant l’apparence des lieux, donc en construisant des accès discrets, dissimulés à flanc de montagne. C’était mon intention au départ.» Exemple remarquable d’intégration à l’environnement, la station Université-de-Montréal possède elle aussi deux murales réalisées avec des blocs de terre cuite de formes diverses. La plus grande, face à la mezzanine, représente les quatre éléments fondamentaux de la vie (eau, air, feu et terre); la seconde, au bout de la passerelle située au-dessus des quais, sert d’élément directionnel pour les voyageurs.
À la fin des travaux de prolongement du métro, André Léonard a œuvré au sein du service des parcs régionaux de la Communauté urbaine de Montréal, où il a participé à la transformation de résidences existantes en chalets d’accueil. Par la suite, il a travaillé onze années à la Ville de Montréal, réalisant de nombreux projets dont la rénovation du pavillon central du Jardin botanique, un chantier de 25 millions de dollars comparable à la construction d’une station de métro. Retraité de la Ville de Montréal depuis peu, André Léonard se tient fort occupé avec divers projets d’architecture dont quelques-uns dans les Laurentides. Il conserve un bon souvenir de ses années passées au BTM. «On ne se parlait pas beaucoup entre architectes, mais chacun se disait en soi-même: je vais faire la meilleure station! C’était un excellent stimulant.»