D’Iberville (Eddy Tardif)

Eddy Tardif

Le Pélican (1986)

Aluminium
Emplacement : mezzanine ouest

Cette œuvre rend hommage au héros de la Nouvelle-France que fut Pierre Le Moyne d’Iberville. Eddy Tardif a réalisé une représentation toute personnelle du Pélican, bateau de l’explorateur.

Le saviez-vous?

D’Iberville a fait l’objet d’une série télévisée à Radio-Canada à la fin des années 1960, avec Albert Millaire dans le rôle principal.

À propos de l’artiste

Né à Sorel en 1950, le sculpteur Eddy Tardif a enseigné les arts et les communications à l’école secondaire De Mortagne à Boucherville. Pour cette œuvre, il a sculpté d’énormes pièces de styromousse, recouvertes de sable compacté et servant de moules à l’aluminium en fusion.

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D'Iberville (Eddy Tardif)   D'Iberville (Eddy Tardif)   D'Iberville (Eddy Tardif)   D'Iberville (Eddy Tardif)

Source : page Info STM du 14 janvier 2003

C’est un peu par hasard, lors d’une réunion à l’hôtel de ville d’Outremont, que le sculpteur Eddy Tardif est devenu artiste du métro de Montréal. Engagé comme consultant pour la réalisation d’une fontaine à la place du Vézinet, Tardif a rencontré ce soir-là Paul Brassard, conseiller municipal et architecte. «Il m’a tout simplement demandé si j’étais intéressé à réaliser une œuvre d’art pour la future station D’Iberville. J’ai accepté et je l’ai revu à son bureau avec son associé, Walter Warren, lui aussi professeur d’architecture à l’Université de Montréal. Ils m’ont alors demandé de représenter le bateau de Pierre Le Moyne d’Iberville, le Pélican

L’artiste a donc entrepris des recherches sur ce grand navigateur, un héros de la Nouvelle-France qui avait déjà fait l’objet d’une série télévisée à Radio-Canada vers la fin des années 1960, avec Albert Millaire dans le rôle principal. «J’ai fait une série de croquis du Pélican et les architectes m’ont dit que c’était parfait. Sauf que moi, cela ne m’intéressait pas tellement, ce n’était pas mon style… Le directeur de l’architecture au Bureau de transport métropolitain (BTM), Jean Dumontier, a visité mon atelier. Il a vu mes autres œuvres et m’a encouragé à utiliser mon propre style. J’ai donc fait de nouveaux croquis avec la technique du «drip art», et le BTM a approuvé mon projet.»

Petit dessin deviendra grand

De nombreuses étapes se sont succédées entre le dessin original de l’artiste et l’œuvre finale, une quinzaine de morceaux d’aluminium creux qui pèsent jusqu’à 400 kilos chacun. «J’ai commencé par un dessin d’environ 45 cm par 70 cm, puis une maquette de glaise à l’échelle 1/20e. J’ai ensuite réalisé un moulage en plâtre que j’ai fait couler en aluminium pour obtenir la maquette finale. Une fois la maquette approuvée, j’ai réalisé l’œuvre avec la méthode dont se servait le sculpteur Armand Vaillancourt: on sculpte des morceaux de styromousse qui sont ensuite recouverts de sable compacté pour faire un moule. Lorsque l’aluminium en fusion est coulé dans ce moule, le styromousse disparaît en fumée! Quand c’est prêt, on casse le moule et on enlève les résidus de sable sur l’aluminium…»

«Pour le coulage de l’œuvre, ce fut vraiment toute une histoire. Je me suis adressé à la fonderie Mailloux, à Saint-Vincent-de-Paul. Malheureusement, la fonderie venait tout juste de faire faillite. J’ai cherché une autre fonderie capable de couler d’aussi grosses pièces, mais je n’en trouvais pas! J’ai fini par dénicher une fonderie dans la région de Toronto, mais c’était beaucoup trop cher. Finalement, avec mon contrat en main, la fonderie Mailloux a pu rouvrir ses portes et j’ai enfin eu ma sculpture.» Celle-ci a été ancrée dans le mur de la station à l’aide d’une trentaine de tiges d’acier d’une solidité à toute épreuve.

Du soleil dans le métro

En plus de la sculpture du Pélican, Eddy Tardif a réalisé le profilé d’aluminium qui sert de fond à l’œuvre. Ce profilé a été repris ailleurs dans la station, sur le toit des édicules et sur certains murs intérieurs. L’artiste a également conçu un système d’éclairage spécial pour mettre en valeur sa sculpture. «Ce système reproduit le cycle de la course du soleil dans le ciel: lever du soleil, plein soleil et coucher du soleil. La sculpture reçoit un éclairage différent selon l’heure de la journée. C’est un système entièrement mécanique que j’ai imaginé moi-même et que j’ai réalisé avec les ingénieurs du BTM. À chaque changement de luminosité, le mécanisme se fait entendre!»

La station D’Iberville a ouvert ses portes aux voyageurs en juin 1986. À l’époque, Eddy Tardif était enseignant à temps partiel et sculpteur à temps plein. Aujourd’hui, il est enseignant à temps plein… et sculpteur à temps partiel. «J’enseigne en arts et communications à l’école secondaire De Mortagne, à Boucherville. C’est une école de pointe dans ce domaine, les autres écoles envient nos installations qui servent notamment à des projets dans d’autres matières comme le français, l’anglais et les sciences physiques. Le contact est facile avec les élèves, car je m’intéresse beaucoup aux nouvelles technologies. En fait, je termine en ce moment une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal. Mais je fais encore un peu de sculpture: l’an dernier, j’ai participé au symposium de sculpture de Baie-Comeau et j’ai beaucoup aimé l’expérience.»

La sculpture de la station D’Iberville demeure l’œuvre la plus importante réalisée par Eddy Tardif. Il est prêt à répéter l’expérience, mais pas nécessairement avec la même approche. «Mon concept serait différent. Ce serait plus technique, moins figuratif. Une projection numérique, peut-être… En tout cas, ce serait plus actuel. L’art a bien changé ces vingt dernières années!»

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