Bernard Chaudron
Sculptures (1988)
Aluminium et bronze
Emplacement : édicule est
Dans un environnement de granit gris, l’artiste a créé trois pyramides et une croix faites d’éléments imbriqués d’aluminium et de bronze. Aussi, l’œuvre réfléchit la lumière ambiante au palier de l’accès secondaire de la station.
Le saviez-vous?
Les personnages sur les sculptures représentent les usagers du métro qui vont dans tous les sens, comme des abeilles dans une ruche.
À propos de l’artiste
Né à Lille (France), Bernard Chaudron (1931-2013) a œuvré dans le domaine de l’agronomie et de l’industrie laitière avant de devenir artiste. Ses étains et ses bijoux ont fait la renommée de son atelier de Val-David, remportant de nombreux prix au fil des ans.
Source : page Info STM du 10 février 2004
Né en 1931 à Lille (France), Bernard Chaudron se démarque des autres artistes du métro de Montréal par son cheminement professionnel. Issu du domaine de l’agronomie et de l’industrie laitière, il a débuté sa carrière d’artiste assez tardivement. «Vers l’âge de trente ans, j’ai ressenti le besoin de réaliser par moi-même quelque chose qui n’aurait rien à voir avec l’industrie. J’avais une grande admiration pour les émaux limousins du XIIIe siècle. Il faut préciser qu’à cette époque, le métal était gravé au burin ou à l’acide. J’ai tenté de réaliser à peu près la même chose avec une autre technique, celle de la fonderie à cire perdue. J’ai dû effectuer de nombreuses recherches car il n’existait à peu près pas de documentation sur cette technique africaine. Puisque je ne pouvais pas couler de grandes pièces dans mon appartement du boulevard Saint-Joseph, j’ai commencé par produire des bijoux.»
«Peu de temps après, j’ai ouvert mon atelier à Val-David, dans les Laurentides. J’ai commencé à vendre mes bijoux à la Butte à Mathieu, célèbre boîte à chansons dont je connaissais le propriétaire. Au départ, je ne pouvais vivre uniquement de mon art; je travaillais donc dans un magasin de sport l’hiver et je réalisais mes bijoux l’été. Avec le temps, ma production a grossi et je me suis mis à expérimenter d’autres techniques. J’ai créé quelques pièces religieuses, notamment pour les Sœurs Grises et l’Archevêché d’Haïti. Par contre, je n’ai pas réalisé beaucoup d’œuvres d’art public, par souci de rentabilité. Même les artistes établis depuis longtemps dans ce domaine n’y trouvent pas toujours leur compte.»
Un concours
La plupart des artistes du métro de Montréal ont été choisis par les architectes des stations. Dans le cas de la station Côte-des-Neiges, un concours a été organisé par les architectes de la firme Tétreault, Parent, Languedoc et Associés. Dix-huit artistes ont été invités à soumettre des concepts et quinze d’entre eux ont remis des propositions. De ce nombre, les architectes ont choisi deux artistes, Claude Bettinger et Bernard Chaudron. Ce dernier s’est vu confier le mandat de réaliser une murale-sculpture sur le mur nord du palier de l’accès secondaire de la station. «Je me suis inscrit au concours et j’ai présenté des maquettes, qui ont été acceptées. Par la suite, le projet a changé et j’ai dû modifier mon concept à deux reprises. Lorsque les architectes de la station m’ont demandé de modifier une troisième fois mon projet, j’ai refusé. Je leur ai dit: vous m’avez donné le contrat, alors vous prendrez ce que je ferai!»
La murale-sculpture de Bernard Chaudron est constituée d’éléments imbriqués d’aluminium et de bronze. Cette sculpture réfléchit la lumière ambiante au palier de l’accès secondaire de la station. «Le métro, pour moi, ce sont les gens qui vont dans tous les sens, comme des abeilles dans une ruche. On regarde cela et on se demande ce qu’elles font. Mais à la fin de la journée, votre ruche pèse une livre de plus. Donc, il y a un travail qui a été fait. C’est ce parallèle entre les abeilles et les voyageurs du métro que j’ai voulu illustrer sur mon œuvre. Quant aux pyramides, elles représentent beaucoup de choses. Leur disposition particulière a cependant été inspirée par les émotions que je ressentais à cette période de ma vie.»
Artiste renommé dans le domaine de la fonderie d’art, Bernard Chaudron a remporté de nombreux prix au fil des ans. On retrouve ses pièces dans plusieurs collections privées et dans certains musées. Son atelier de Val-David se spécialise dans la poterie d’étain (assiettes, vases, pichets, verres, lampes à huile, etc.), mais on y conçoit également des sculptures, des murales, des médailles et des trophées, en bronze, en or, en argent, en aluminium et en d’autres métaux. «C’est mon fils qui a repris l’entreprise, mais j’y travaille toujours. En tant qu’artiste, je ne suis pas toujours entièrement satisfait de mon travail. Mais quand je regarde avec le recul mon œuvre à la station Côte-des-Neiges, je le suis.»