Premier bus à Montréal, un camion White transformé par les employés (1919)
Les premiers bus font leur apparition en Amérique et en Europe au début du XXe siècle. Au départ, la Montreal Tramways Company (MTC) préfère les tramways aux bus, moins confortables et qui transportent moins de passagers. Toutefois, la compagnie doit remplacer plusieurs pièces de croisement ferroviaire sur la rue Saint-Étienne (aujourd’hui la rue Bridge). Devant l’importance des coûts, la MTC opte pour le remplacement du tramway par des bus. Deux camions White sont transformés en bus dans les ateliers de l’entreprise à Youville et le nouveau service est inauguré le 22 novembre 1919. En 1921, deux autres camions sont transformés en bus et assignés à la navette de la rue Berri, vers le traversier de l’île Sainte-Hélène.
Après ces essais, le temps est venu pour la MTC de donner une véritable chance au bus, qui ne cesse de s’améliorer avec les années. Elle crée en 1925 une division des bus et inaugure coup sur coup trois nouvelles lignes : la ligne Lachine-Montréal-Ouest (6 août), la ligne Lachine-LaSalle (15 août) et la ligne de la rue Sherbrooke (19 août). Cette fois, la MTC ne construit pas elle-même ses bus et s’adresse à des fournisseurs américains. Rapidement, de nouvelles lignes sont créées sur la rue Saint-Hubert, à Outremont, à Verdun et entre les quartiers de Bordeaux et de Cartierville. Le nombre de bus passe de 24 à 55 et la MTC aménage à Saint-Henri son premier garage de bus, d’une capacité de 85 véhicules.
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Plusieurs modèles de bus sont mis à l’essai, dont le fameux «monstre de l’avenue Atwater» construit par la compagnie américaine Versare. En 1931, un garage de 35 véhicules est aménagé rue Côté, près du siège social de l’entreprise. Le réseau s’agrandit en 1931 avec la desserte de Longueuil et de l’île Sainte-Hélène via le nouveau pont du Havre (pont Jacques-Cartier). La division des bus compte désormais 155 bus qui transportent annuellement plus de 20 millions de voyageurs. Dès 1936, le bus remplace le tramway sur certaines lignes et de nouveaux garages sont ouverts à Montréal-Est et sur l’avenue du Mont-Royal. La décennie suivante voit l’ouverture des garages Bellechasse (1941), Charlevoix (1944) et Villeray (1947).
Construits par la firme anglaise AEC, sept trolleybus entrent en service à Montréal sur la rue Beaubien le 29 mars 1937. C’est le premier service de trolleybus modernes au Canada, après des essais infructueux à Windsor et à Toronto en Ontario. Dix ans plus tard, la MTC décide de poursuivre l’expérience et reçoit 40 nouveaux trolleybus. Ces véhicules construits par la compagnie Canadian Car sont mis en service sur la rue Beaubien et, à compter de 1949, sur la rue Amherst et l’avenue Christophe-Colomb. La MTC reçoit 40 trolleybus supplémentaires en 1949 et décide d’en implanter sur la rue Bélanger. Le nombre de trolleybus passe de 80 à 105 en 1952, mais demeure inchangé jusqu’à l’abandon de ce mode de transport en 1966.
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La municipalisation du transport collectif, en 1951, entraîne la disparition des tramways au profit des bus. La nouvelle Commission de transport de Montréal (CTM) fait l’acquisition de 1 300 bus, dont un millier d’exemplaires du modèle Canadian Car-Brill. La CTM procède à la transformation de ses anciennes remises de tramways et agrandit ses ateliers à l’Usine Crémazie, ouverte en 1948. Enfin, elle inaugure les nouveaux garages Namur (1954), Frontenac (1956) et Saint-Michel (1957), ainsi que les terminus Atwater et Frontenac (1956). Un premier service de bus express est créé sur la rue Saint-Denis en 1955 et un tout nouveau modèle de bus, le New Look de General Motors, est mis en service en décembre 1959.
Le territoire desservi par la CTM s’agrandit avec l’ajout de nouvelles lignes de bus à Saint-Léonard (1963), Rivière-des-Prairies (1966), Jacques-Cartier (ville fusionnée par la suite à Longueuil, 1966) et Anjou (1966). Dévoilé à l’hiver 1962, le nouvel abribus moderne de la Commission est installé à certains points névralgiques du réseau. En 1965, les tarifs de zone sont abolis afin de permettre l’intégration tarifaire entre le métro et le bus. L’arrivée du métro, en octobre 1966, a un impact important sur le réseau de bus : des dizaines de lignes sont créées, modifiées ou abolies. De nouveaux billets magnétiques et de nouvelles correspondances font également leur apparition.
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La CTM devient en 1970 la Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal (CTCUM). C’est également en 1970 que débute la première enquête Origine-Destination, qui permet à la Commission d’ajuster son réseau aux besoins de la population. Le garage Saint-Denis est à nouveau agrandi en 1971, tandis que le garage Legendre voit le jour en 1973. Un premier service Métrobus est créé sur le boulevard Newman, à LaSalle, en 1974; cette même année, le paiement exact est institué à bord des bus, qui sont désormais peints en blanc et bleu. Enfin, en 1977, une nouvelle ère s’amorce lorsque Francine Maltais devient la première femme à conduire un bus de la CTCUM.
L’introduction en 1980 de la ligne téléphonique A-U-T-O-B-U-S et de la Carte Autobus-Métro (CAM) modifient les habitudes de la clientèle. Celle-ci grandit avec le début du service régulier dans la partie ouest de l’île de Montréal, territoire qui échappait autrefois à la CTCUM. Toujours en 1980, la Commission reçoit le mandat de desservir 61 municipalités de la banlieue de Montréal, ce qu’elle fera durant quelques années. De nouveaux garages sont ouverts à Anjou (1983) et Saint-Laurent (1985), tandis qu’un nouveau modèle de bus, le Classic, apparaît en 1983. Devenue en 1985 la Société de transport de la Communauté urbaine de Montréal (STCUM), l’entreprise met en route son premier réseau de bus de nuit en 1988.
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Les premières voies réservées aux bus sont implantées sur le boulevard Pie-IX en 1990. D’autres voies réservées sont ajoutées en 1992 sur l’avenue du Parc, le boulevard René-Lévesque Ouest et le chemin de la Côte-des-Neiges. L’information à la clientèle progresse avec la distribution régulière des Planibus à compter de 1992, la mise en service du système d’horaires par téléphone TELBUS l’année suivante et le lancement du site web de l’entreprise en 1997. Un grand pas pour l’accessibilité universelle est franchi en 1996 avec l’introduction du premier bus à plancher surbaissé (APS); les trois premières lignes accessibles aux personnes en fauteuil roulant sont lancées dès 1998.
Devenue la Société de transport de Montréal (STM), l’entreprise lance en 2002 son projet Biobus qui préconise l’utilisation du biodiésel. Elle entreprend cette même année son projet Vente et perception, qui repose sur la mise en place d’un nouveau système utilisant la carte à puce. Le remplacement des boîtes de perception à bord des bus débute en 2005 et la carte OPUS est lancée en 2008. La STM met en service ses premiers bus à propulsion hybride biodiésel-électrique en 2008 et ses premiers bus articulés en 2009. Elle inaugure également en 2009 son nouveau Centre de carrosserie et l’agrandissement du Centre de transport Legendre. Enfin, elle lance plusieurs nouvelles lignes dont la 747 entre le centre-ville et l’aéroport Montréal-Trudeau.
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