Programme de démonstration en transport urbain

Communiqué

Les sociétés de transport de l’Outaouais et de Montréal dévoilent les résultats d’efforts conjoints pour la réduction des gaz à effet de serre

Gatineau, le 3 juin 2009 – Les sociétés de transport de l’Outaouais et de Montréal (STO et STM) ont dévoilé aujourd’hui les résultats d’un projet dans le cadre du Programme de démonstration en transport urbain (PDTU) de Transports Canada. Ce projet a été réalisé avec la collaboration financière de Transports Canada et du ministère des Transports du Québec et la participation des villes de Gatineau et de Montréal. Ce projet, mené conjointement par la STO et la STM, visait à évaluer la capacité des autobus à propulsion hybride diesel-électrique à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le transport en commun à Gatineau et à Montréal. Il avait comme objectif de mettre à l’essai un ensemble intégré de mesures afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et la consommation de carburant.

Cette activité s’est déroulée aujourd’hui en présence de l’honorable Lawrence Cannon, ministre des Affaires étrangères, ministre responsable de la région de l’Outaouais et député de Pontiac, du ministre délégué aux Transports, ministre responsable de la région de l'Outaouais et député de Papineau, monsieur Norman MacMillan, du maire de la Ville de Gatineau, Marc Bureau, du président du conseil d’administration de la STO, Patrice Martin et du vice-président du conseil d’administration la STM, Marvin Rotrand.

«Grâce à un partenariat solide, des résultats positifs sont aujourd’hui dévoilés et ils font une réelle différence ici en Outaouais. Le gouvernement du Canada est heureux de souligner le succès de cette initiative pour laquelle une contribution fédérale de 4 millions de dollars a été octroyée », a déclaré le ministre Cannon. « Notre gouvernement soutient les initiatives de transport en commun qui contribuent à assainir l'air et à diminuer la congestion, et à accroître les mesures de sécurité. »

M. Norman MacMillan, ministre délégué aux Transports du Québec, ministre responsable de la région de l’Outaouais et député de Papineau tient à souligner « que le ministère des Transports du Québec est fier d’être associé au succès du Programme de démonstration en transport urbain. Notre investissement de 6,4 M$ a permis de tenir une expérience enrichissante pour le développement du transport collectif au Québec tout en contribuant à la réduction des gaz à effet de serre. »

« L'aménagement de la Ligne verte aura permis d'augmenter l'utilisation du transport en commun à Gatineau, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'aider à la revitalisation du boulevard Gréber en augmentant l'achalandage dans ce corridor », a déclaré le maire de Gatineau, Marc Bureau.

« Nous sommes heureux d’annoncer que notre projet du PDTU est un succès! », a mentionné le président de la STO, Patrice Martin. « Nous avons en effet atteint les objectifs que s’était fixé la STO dans le cadre de cette expérience. L’ensemble des mesures mises de l’avant avec le PDTU incluant les deux autobus hybrides et les infrastructures de la Ligne verte aura permis une diminution de 1 000 tonnes de GES équivalant au retrait de 200 automobiles sur les routes de la région. »

« Cette initiative a donc permis de démontrer, vérifier et valider l’efficacité du jumelage de plusieurs mesures pour améliorer l’attrait au transport en commun et en favoriser son usage. En conséquence, l’impact de cette expérience est positive sur l’environnement grâce à la diminution des GES et des besoins en carburant diesel », a ajouté M. Martin.

« Des sondages effectués auprès d’employés et de la clientèle confirment que les engins hybrides contribuent à protéger l’environnement », a déclaré Marvin Rotrand, vice-président du conseil d’administration de la STM. « Les répondants apprécient en outre cette technologie qui favorise une conduite plus douce et plus agréable. En effet, elle n’engendre pas de changement de vitesse comme c’est le cas pour la transmission standard et donc moins de coups brusques aux départs et aux arrêts. De plus, le moteur diesel est beaucoup moins sollicité, ce qui le rend plus silencieux qu’un moteur diesel utilisé avec un système de propulsion conventionnel ».

La réalisation du projet du PDTU a été rendue possible grâce à des investissements totalisant 19,7 millions de dollars, soit 2,2 millions de dollars de la STO, 3,2 millions de dollars de la STM, 6,4 millions de dollars du gouvernement du Québec et 4 millions de dollars du gouvernement fédéral en plus de la somme de 3,9 millions de dollars provenant de la Société de financement des infrastructures locales du Québec (SOFIL) et issue du transfert de la taxe d’accise fédérale sur l’essence.

Le rapport sommaire de cette expérience sera disponible sous peu sur les sites Internet de la STO () et de la STM (www.stm.info). Une section complète sera d’ailleurs consacrée prochainement aux résultats du PDTU sur le site de la STO.

Le volet du projet réalisé par la STO
Arborant la signature de la « Ligne verte », le projet comportait la mise en oeuvre de diverses mesures préférentielles ainsi que de systèmes de transport intelligents visant à rendre le transport collectif plus attrayant et convivial et ce, dans un corridor donné où ont circulé sept autobus réguliers et deux autres à propulsion hybride diesel-électrique. Outres les deux autobus hybrides, l’aménagement de 3,2 kilomètres de voies réservées additionnelles et d’un stationnement incitatif, la modernisation du mobilier urbain aux couleurs de la Ligne verte (15 nouveaux abribus, 22 panneaux d’arrêts d’autobus améliorés, etc), l’installation de panneaux d’affichage dynamique des horaires des autobus, l’introduction de systèmes priorisant le passage des autobus aux feux de circulation et le comptage automatique de passagers installé dans 18 autobus figurent au nombre des mesures mises de l’avant par la STO dans le cadre du PDTU. Rappelons que le corridor choisi était celui de l’axe formée par les boulevards Gréber- Fournier-Maisonneuve et le Pont Portage sur les circuits réguliers 57, 65, 67 et 77.

L’expérience a permis d’enregistrer une croissance de l’achalandage du transport en commun dans le corridor étudié de 7,5 % entre l’hiver 2008 et l’hiver 2009, soit 5,5 % de plus qu’ailleurs sur le réseau pour la même période. Le taux d’occupation par voiture s’est accru de 1,19 à 1,31 traduisant ainsi une tendance au covoiturage sur l’ensemble du territoire desservi par la STO possiblement accentuée par la présence croissante de voies réservées comme celle de la Ligne verte. Quant à la part modale du transport en commun soit la proportion des déplacements effectués sur le territoire qui se font en autobus par rapport à tous les autres modes de déplacement, elle s’est accrue de 1,9% durant cette période.

La technologie hybride a permis de réduire la consommation de carburant de 12 % dans le corridor de la Ligne verte par rapport aux autobus réguliers. Le pourcentage de réduction de la consommation de carburant obtenu avec les autobus hybrides se traduit aussi par une réduction des émissions de GES de près de 15 tonnes annuellement pour un autobus qui parcourt 70 000 km par an. Ainsi, le projet de la STO aura permis de réduire un total de 30 tonnes de GES et ce, uniquement dans le corridor étudié.

Par ailleurs, selon un sondage mené auprès des usagers qui utilisaient la Ligne verte, 97 % se disaient satisfaits du design des abribus , des arrêts et des autobus avec les couleurs bleue et verte et les courbes y étant associées et 80 % d’entre eux ont affirmé que les efforts d’aménagement de cette ligne les incitaient à utiliser davantage l’autobus.

Le volet du projet réalisé par la STM
Durant une année, la STM a mesuré l’impact environnemental de la mise en service de huit autobus à propulsion hybride biodiesel-électrique dans des conditions climatiques variées et rigoureuses. Ces autobus étaient jumelés à six autobus à propulsion biodiesel standard de même génération, qui agissaient comme bus témoins. Tous les véhicules ont parcouru les mêmes circuits.

Des résultats encourageants pour favoriser le mode de propulsion hybride
Pour comparer la performance des deux types de système de propulsion, la Société a procédé à une évaluation exhaustive en colligeant et en analysant quelque vingt milliards de données. L’étude a démontré que la technologie hybride est particulièrement avantageuse lorsque la vitesse d’opération moyenne est relativement basse (18 km/h) et que la distance entre les arrêts demeure courte. Ce mode de propulsion a ainsi permis de réduire la consommation de carburant de 30 % en moyenne à Montréal par rapport à la propulsion standard, ce qui représente une réduction proportionnelle pour les émissions de GES. Le pourcentage de réduction de la consommation de carburant obtenu avec les autobus hybrides se traduit aussi par une réduction des émissions de GES de près de 36 tonnes annuellement pour un autobus qui parcourt environ 70 000 km par an.

L’étude dégage des résultats très concluants en matière de gains environnementaux, plus spécifiquement en ce qui a trait à l’utilisation de cette technologie en milieu urbain comme c’est le cas de Montréal. Le succès de ce projet est également tributaire de la collaboration et du professionnalisme des employés de la STM. Grâce aux outils d’analyse élaborés par les spécialistes techniques de la STM, il est maintenant possible pour une société de transport d’évaluer l’impact qu’aurait l’utilisation d’autobus hybrides sur la consommation de carburant de son parc de véhicules et ainsi déterminer si le choix d’en acquérir est judicieux.

Deux nouvelles solutions technologiques prometteuses
Grâce à l’instrumentation installée à bord des autobus dans le cadre de ce projet, l’équipe d’ingénierie de la STM a testé deux solutions technologiques fort prometteuses. D’abord, le remplacement du système de ventilation hydraulique par un système électrique à bas voltage permet de réduire les émissions de GES, tant pour les véhicules hybrides que standards. Ensuite, l’optimisation de la programmation de la transmission des autobus standards avec le logiciel opodyn favorise aussi les gains environnementaux en matière d’émissions de GES. Ainsi, l’effet combiné de l’installation d’une ventilation électrique et de la programmation Topodyn a permis de réduire la consommation de carburant de 31 % sur un véhicule standard. L’autobus hybride équipé d’un système de ventilation électrique maintient pour sa part une réduction de consommation de carburant d’environ 45 % par rapport à l’autobus standard.

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