Complexe Turcot : La STM ne peut accepter le projet tel que présenté

Communiqué

Complexe Turcot :
La STM ne peut accepter le projet tel que présenté

Montréal, le 17 juin 2009 – Le président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal (STM), M. Michel Labrecque, a présenté un mémoire intitulé Développer un axe performant de transport collectif entre le centre-ville et l’ouest de l’île de Montréal, dans le cadre de la deuxième partie des consultations sur le projet de reconstruction du Complexe Turcot tenue par la commission d’enquête du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE).

«Avec ces travaux d’envergure, nous préparons le prochain demi-siècle des déplacements motorisés dans l’axe centre-ville et ouest de l’île de Montréal. Nous devons aborder ce projet dans une perspective claire de priorisation du transport collectif et de diminution de la part modale de l’auto solo. En ce sens, le projet doit offrir un meilleur partage sur la base des déplacements-personne au lieu des déplacements-véhicules tel que conçu actuellement» a déclaré M. Labrecque.

Dans son mémoire, la STM précise que l’enjeu principal de ce projet est d’offrir une solution de transport collectif permanente dans ce corridor autoroutier qui soit intégrée au réseau local périphérique. Pour y parvenir, la Société recommande d’implanter des systèmes et des moyens permanents qui lui permettront de bonifier son offre de service dans ce secteur de l’île. Toutes ces mesures s’inscrivent en continuité avec le Programme d’amélioration de service mais également avec le Plan de transport de la Ville de Montréal ainsi qu’avec le Politique québécoise de transport collectif du ministère des Transports du Québec qui visent tous une augmentation de l’achalandage du transport collectif et la réduction de la dépendance à l’auto.

«Nous ne pouvons pas ne pas tenir compte des indicateurs économiques, sociaux et environnementaux qui nous incitent à prendre des décisions durables pour les générations à venir. Avec un projet intégrant des infrastructures en transport collectif, la STM pourra augmenter sa part modale. Sur une base quotidienne en semaine, cela pourrait représenter jusqu’à 20 000 déplacements supplémentaires en transport en commun, faisant ainsi passer la part modale du transport collectif à 56 %, et ce, dès 2016» a ajouté M. Labrecque.

La STM recommande plus spécifiquement d’offrir des infrastructures performantes pour les lignes locales et les services rapides et express par bus qui traversent le complexe Turcot notamment par des voies réservées et des mesures préférentielles fonctionnant en tout temps et couvrant le corridor est-ouest dans sa totalité. Elle recommande également l’implantation d’un lien ferroviaire entre le centre-ville et l’Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau qui pourront desservir l’ouest de l’île via le réseau ferroviaire existant.

Finalement, la STM propose la mise en place de mesures de mitigation efficaces dès à présent et pendant toute la durée des travaux de manière à éviter les déroutages des lignes de bus existantes et les retards qui nuisent à la qualité du service. L’axe de voie réservée sur la rue Notre-dame devrait être maintenu après la fin des travaux. Ces mesures de mitigation peuvent également encourager un transfert modal favorable au transport collectif pendant et après le chantier.

La Société souhaite pouvoir consulter les plans et devis liés à l’implantation de voies réservées dans le projet du Complexe Turcot et former des comités de travail avec le ministère des Transports et la Ville de Montréal pour mieux valider la solution retenue et ses modalités d’exploitation. Dans un tel contexte, la STM ne peut accepter le projet tel que présenté initialement par le ministère des Transports du Québec.

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