Budget 2006 de la STM Un contexte pourtant favorable au transport en commun

Communiqué

Budget 2006 de la STM
Un contexte pourtant favorable au transport en commun

Montréal, le 12 décembre 2005 – Le président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal, M. Claude Dauphin, le vice-président, M. Marvin Rotrand, et le directeur général, M. Pierre Vandelac, ont présenté aujourd’hui les faits saillants du budget 2006. S’élevant à 864,4 M$, ce budget accuse un manque à gagner de 32 M$ et ce, malgré la contribution additionnelle de 10 M$ de la Ville de Montréal pour un total de 278 M$, les efforts de réduction des dépenses de 6,5 M$ que la STM réalisera en poursuivant son exercice d’optimisation de ses processus d’affaires et une hausse de 2 dollars soit 3,3 % qui est inférieure à l’indice des prix de transport (IPT)

Cette situation est préoccupante, mais elle s’explique par l’augmentation de certaines dépenses incontournables et par l’insuffisance des sources de revenus dédiées au financement des transports en commun. «Depuis quatre ans, la STM a peine à équilibrer son budget faute de sources de financement adéquates. La problématique a été reconnue et le ministre des Transports du Québec s’était engagé à mettre en place dès janvier 2006 des mesures pour aider les sociétés de transport à faire face à leurs obligations. Nous avons été avisés qu’il ne réitérait pas son aide de 13,2 M$ versée spécialement en 2005 pour pallier le report des décisions et qu’il faudra attendre l’adoption du prochain budget provincial avant d’obtenir un nouveau cadre financier», a précisé M. Dauphin.

Des dépenses incontournables

Trois grands facteurs expliquent la variation de 33,3 M$ par rapport au budget 2005. D’abord, l’augmentation de 16,8 M$ des coûts de rémunération liés notamment à l’indexation prévue aux conventions collectives (2,5 %) et à l’impact des décisions législatives concernant l’équité salariale et le nouveau programme de congé parental. Deuxièmement, l’énergie, plus précisément le diesel et le gaz naturel, enregistre une hausse de plus de 30 %, soit de 10,6 M$. Enfin, la croissance des déplacements au transport adapté, combinée aux frais plus élevés du taximètre, occasionnent des dépenses additionnelles de 5,4 M$ pour la STM.

Des augmentations inévitables

En l’absence d’engagement de la part du gouvernement du Québec, la STM n’a d’autres choix que d’augmenter ses tarifs. Depuis 2002, la contribution des voyageurs a augmenté de 26 %. «Nous considérons que les clients font déjà assez leur part et qu’ils n’ont pas à assumer entièrement les effets du désengagement du gouvernement dans le financement des coûts d’exploitation des transports collectifs», a admis M. Dauphin.

La CAM à tarif ordinaire passera donc de 61 $ à 63 $ et la CAM à tarif réduit de 32,50 $ à 33,75 $. Le paiement en espèces à tarif ordinaire demeurera inchangé tandis que celui à tarif réduit augmentera à 1,50 $. La CAM hebdo à tarif ordinaire augmentera de 50 ¢, soit 18,50 $ et la CAM hebdo à tarif réduit coûtera 10,25 $, soit une augmentation de 50 ¢ par rapport à 2005. La lisière de six billets à tarif ordinaire augmentera de 25 ¢ pour atteindre 11,50 $ tandis que celle à tarif réduit sera haussée de 25 ¢, soit 6 $.

Garder le cap sur la qualité des services

Malgré la situation financière difficile, la STM maintient le cap sur les objectifs de son Plan d’affaires et compte investir 5,6 M$ dans l’amélioration de la qualité du service. «Nous avons choisi d’agir, à la mesure de nos moyens, pour conserver notre clientèle et tenter d’en acquérir de nouvelles. Nos efforts, conjugués à l’impact de la hausse du coût du pétrole qui commence à avoir des effets positifs sur notre achalandage, nous permettent de croire que nous pourrons accroître le nombre de déplacements de 1 % en 2006», a ajouté M. Dauphin.

  • Ajout de 21 000 heures au Réseau des autobus

Ainsi, 21 000 heures de service seront ajoutées au Réseau des autobus, soit 12 000 heures pour desservir la clientèle de Pointe-aux-Trembles et du secteur Bois-Franc/Saint-Laurent à partir du 9 janvier et 9 000 heures qui serviront à faire des ajustements sur des lignes achalandées, soit en augmentant la fréquence de passage des autobus ou en prolongeant le service sur certaines autres.

  • Mise en place du Réseau prioritaire montréalais

Les mesures préférentielles aux autobus seront implantées en 2006 sur les axes Saint-Michel, Rosemont, Beaubien, Notre-Dame et boulevard Louis-H. Lafontaine. Elles faciliteront les déplacements et se traduiront par des gains de temps d’environ 10 % pour les clients. De plus, l’augmentation de la vitesse commerciale aura un impact favorable sur les coûts d’exploitation et d’entretien des autobus.

  • Installation de boîtes de perception électroniques dans les autobus

De nouvelles boîtes de perception électroniques seront déployées dans nos autobus en 2006. Celles-ci permettront d’assurer la pleine perception des revenus et ainsi de récupérer un montant de 3,8 millions de dollars en 2006, puis de 6,6 millions de dollars les années subséquentes.

  • Plus de déplacements au transport adapté

La STM prévoit assurer 1,8 million de déplacements en transport adapté en 2006. Selon M. Dauphin, «si on la compare à la moyenne de 3,6 % enregistrée pour les années de 1999 à 2003, il s’agit d’une hausse exceptionnelle de 15,8 % par rapport au budget 2005. Elle s’explique, en partie, par l’implantation du progiciel ACCES V, ce système de traitement et de planification des demandes de déplacements, qui a permis une meilleure efficacité pour répondre à la clientèle. Depuis deux ans, le nombre d’appels ayant obtenu une réponse a augmenté de 43 %, le ratio « tentative/appel répondu » a diminué de 60 % et le temps de traitement des demandes de 9 %. Pour la même période, les plaintes de la clientèle ont baissé de 26 %. En plus de ces bons résultats, ACCES V a généré des économies de 1,5 million de dollars depuis son implantation», a-t-il précisé.

  • Des trains plus longs sur la ligne 5 – bleue du métro

Au Réseau du métro, la ligne 5 a connu un accroissement de la clientèle de plus de 7 % depuis 2001. Afin de satisfaire cette croissance, la STM exploitera, cette ligne avec six voitures du lundi au vendredi, sauf en période estivale, et ce, à compter du 27 mars 2006. Présentement, ce niveau de service n’est offert que durant les périodes de pointe.

Des ressources pour financer les projets d’immobilisations

Le 28 novembre dernier, le gouvernement fédéral s’est entendu avec le gouvernement du Québec pour verser à la Société de financement des infrastructures locales du Québec (SOFIL), une partie des recettes de la taxe fédérale d’accise sur l’essence. Pour la région de Montréal, une somme de 433 millions de dollars (incluant la part de Québec) sera attribuée aux sociétés de transport pour couvrir une partie de leurs dépenses d’investissement pour les cinq prochaines années. Bien que les modalités n’aient pas encore été clairement définies, la STM pourrait recevoir plus de 300 millions de dollars. Une nouvelle bien accueillie dans le contexte où elle évalue à 3,5 milliards de dollars les investissements qui devraient être consacrés à son réseau au cours des dix prochaines années.

De bonnes cotes de crédit

Enfin, les firmes Standard & Poor’s et Dominion Bond Rating Service (DBRS) ont confirmé, une fois de plus, la qualité de la gestion de la STM en maintenant leur cote respective de A+ et A (high). «Ces firmes ont toutefois rappelé que si rien n’était fait pour assurer des sources plus stables pour financer l’exploitation, la qualité du service et des tarifs abordables, le profil de crédit de la STM risquait fort de se dégrader. Voilà un argument de plus en faveur d’un nouveau cadre financier pour assurer le développement du transport en commun à Montréal», a conclu M. Dauphin.

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