" Le service de transport en commun à Montréal
est aussi essentiel au public qu'un financement stable et durable
ne l'est pour notre propre survie. "
Claude Dauphin, président du conseil d'administration
Montréal, le 26 novembre 2003 La STM profite du dépôt de son budget 2004, aujourd'hui, pour rappeler au gouvernement du Québec sa responsabilité d'accorder au transport collectif des sources de financement stables et durables.
En hausse de 5 % par rapport à celui de 2003, ce budget s'élève à 811,3 M$ et comprend une contribution de 263 M$ de Montréal, soit une augmentation de 26 M$ depuis la création de la nouvelle ville. Il anticipe une aide financière de Québec de 20,3 M$ et prévoit une augmentation de tarif de 10 %, étant donné que le gouvernement n'a pas encore donné suite à son engagement de prendre une décision sur le nouveau cadre financier des sociétés de transport.
Ainsi, à compter de janvier, il en coûtera 59 $ pour se procurer la CAM (tarif réduit : 31 $), 18 $ pour la CAM hebdo (tarif réduit : 9,50 $) et 11 $ pour la lisière de six tickets (tarif réduit : 5,50 $). Le paiement en espèces demeurera toutefois le même, soit 2,50 $ pour le tarif ordinaire et 1,25 $ pour le tarif réduit.
Des dépenses incontournables
Différents facteurs expliquent cette hausse des dépenses de l'ordre de 5 % : l'augmentation de la rémunération (9,4 M$), les améliorations et l'optimisation du service (3,5 M$), les ajustements liés au calendrier d'une année bissextile (3 M$), l'indexation de certaines primes d'assurances collectives (2,2 M$), l'indexation des biens et services, en particulier du coût de l'énergie (2,1 M$) et des assurances responsabilités (1,5 M$) et enfin, l'augmentation du service de la dette autobus-métro (8,5 M$) en lien avec l'importance des investissements à prévoir pour assurer la fiabilité et l'intégrité du service.
Des décisions déchirantes qui ne favorisent pas le transport en commun
Dans un contexte de sous-financement et compte tenu des décisions difficiles auxquelles elle a dû s'astreindre en haussant les tarifs (une solution proposée par le gouvernement lui-même), la STM prévoit une baisse de 5 millions de déplacements dans son réseau, pour un total prévu de 362,1 millions. "Après tant d'efforts consentis au cours des dernières années pour augmenter l'achalandage et lutter contre l'auto qui ne cesse de gagner des parts de marché, cette prévision nous attriste. Elle nous motive d'autant plus à poursuivre nos démarches auprès des gouvernements afin qu'ils prennent rapidement des décisions en faveur du transport en commun et qu'ils travaillent avec nous à la reconstruction de ce service essentiel", a déclaré M. Dauphin.
Croissance importante de la demande en transport adapté
Cette réalité ne se traduira toutefois pas au service du transport adapté où la demande est toujours en croissance. En effet, la STM prévoit assurer 1,6 million de déplacements, soit 8 % de plus qu'en 2003. Pour soutenir cette augmentation, elle va donc présenter au ministère des Transports du Québec des prévisions de dépenses de 32,2 M$, en hausse de 3,5 % par rapport à 2003. " Le gouvernement, qui subventionne environ 75 % des dépenses admissibles du transport adapté, doit revoir son aide pour faire face aux besoins grandissants de la clientèle handicapée. Depuis 1995, le nombre de déplacements a augmenté de plus de 40 %. Voilà une réalité à laquelle nous ne pouvons plus échapper", a reconnu M. Dauphin.
Des investissements pour assurer l'amélioration des services
M. Dauphin a également présenté le Programme triennal d'investissements 2004-2006 qui vise à maintenir en bon état les actifs et à améliorer les services à la clientèle. "Pour protéger son héritage qui montre des signes évidents de vieillesse et façonner le transport collectif de demain, la STM devra, au cours des dix prochaines années, investir 3 milliards de dollars dans son réseau. Cette somme est colossale et montre à quel point les décisions gouvernementales seront déterminantes pour l'avenir du transport à Montréal". Ainsi, pour les trois prochaines années, la STM prévoit investir 981,5 M$ dont 358,3 M$ au Réseau des autobus, 508,2 M$ au Réseau du métro et 115 M$ dans l'acquisition et la mise en service d'un système de vente et perception. La majorité de ces projets contribueront à accroître la fiabilité du métro et la ponctualité des autobus et amélioreront la satisfaction de la clientèle. Du côté du Réseau des autobus, il s'agit du remplacement des autobus et minibus urbains (117,3 M$), de l'implantation de mesures préférentielles pour rendre plus rapides les déplacements sur certains axes prioritaires ainsi que de l'amélioration des terminus et des points d'attente (39,4 M$). Du côté du métro, ces projets concernent la réalisation du programme de remplacement des équipements fixes appelé Réno-Systèmes (303,6 M$), les études et l'acquisition des premières voitures MR-2005 qui élimineront un certain nombre de lacunes qui indisposent la clientèle (68,2 M$) ainsi que la rénovation des voitures MR-73 qui vise, entre autres, à les rendre plus accessibles et plus confortables (30,8 M$).
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