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Communiqué

Mémoire de la STM déposé à la Commission Nicolet
" Faire le choix du transport en commun "

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Montréal, le 9 avril 2002 – " Faire le choix du transport en commun ", voici la conclusion du mémoire présenté aujourd’hui par MM. Claude Dauphin et Jacques Fortin, respectivement président du conseil d’administration et directeur général de la Société de transport de Montréal, à la Commission de consultation sur l’amélioration de la mobilité entre Montréal et la Rive-Sud.

Malgré les hausses d’achalandage, la part modale du transport en commun baisse constamment
Malgré les hausses récentes de l’achalandage en transport en commun dont ils se réjouissent, MM. Dauphin et Fortin ont rappelé qu’entre 1987 et 1998, la part modale du transport en commun dans la région de Montréal est passée de 23 % à 17 % et que ce résultat est le fruit d’une tendance lourde qui existe depuis le début des années 1950.

Plus d’infrastructures routières, plus de circulation
" Construire des autoroutes et des ponts afin de répondre à une hausse des déplacements réelle ou anticipée, c’est ce que nous faisons depuis plus de 50 ans et pourtant, le problème n’est toujours pas réglé. Plusieurs études ont démontré que, même à population constante, une hausse de capacité du transport routier s’accompagne inévitablement d’une augmentation du volume de circulation, rendant à moyen terme cette hausse de capacité caduque ", ont admis MM. Dauphin et Fortin.

Ils ont rappelé également que la construction du métro dans les années 1960 et de ses premiers prolongements au milieu des années 1970 n’a pratiquement pas eu d’effet sur la fréquentation du transport en commun, puisque cette période coïncidait avec la mise en place d’importants projets de développement du réseau routier, soit le Pont Champlain en 1962, le Tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine en 1967 et l’autoroute Ville-Marie en 1973.

Changer notre mobilité
Les dirigeants de la STM ont donc expliqué que l’ajout d’un pont ou de toute autre voie de circulation routière ne constitue pas une solution, car elle ne fera que repousser le problème. "Améliorer la mobilité n’est pas une solution; il faut la changer. Il ne suffit plus d’adapter le réseau à nos besoins, il faut changer nos modèles d’aménagement urbain. Il faut donc modifier nos façons de nous déplacer et d’utiliser les infrastructures existantes afin de transformer ce lieu d’échanges qu’est la ville", ont-ils précisé.

Des recommandations pour favoriser le transport en commun
Des actions en ce sens pourraient être plus profitables, c’est pourquoi ils recommandent :

  • de maintenir les acquis du réseau actuel et d’en assurer l’entretien en investissant dans le renouvellement et la modernisation des équipements et du matériel roulant;
  • de maximiser l’utilisation des infrastructures de transport actuelles, par exemple en utilisant la réserve de capacité sur la ligne 4-jaune qui dessert Longueuil;
  • de stabiliser le financement de l’exploitation du transport en commun et de soutenir son développement pour assurer le financement des infrastructures et des coûts d’exploitation engendrés par l’accroissement de l’achalandage;
  • de mettre en place un programme de gestion de la demande en privilégiant des mesures qui augmentent le coût d’utilisation de l’automobile comme : hausse de la taxe sur l’essence, instauration d’une politique de stationnement intégrée régionalement, imposition d’une taxe sur le stationnement de longue durée, protection des stationnements sur rue pour les résidents, tarification à l’usage des infrastructures routières, etc.
  • d’offrir, en parallèle, des alternatives en transport en commun aux automobilistes, par exemple, en privilégiant les projets de prolongements de métro, en développant un système léger sur rails, en implantant des mesures préférentielles pour les autobus sur les axes prioritaires et en favorisant la mise en place de taxis collectifs ou de minibus dans des secteurs moins bien desservis.

Enfin, les dirigeants ont reconnu qu’il n’existe pas UNE solution à la problématique. " Il faut plutôt viser la réalisation d’un ensemble de solutions cohérentes, convergentes et coordonnées pour réussir à changer la mobilité et à assurer un développement durable. Un jour ou l’autre, nous devrons avoir le courage de faire le choix du transport en commun ", ont conclu MM. Dauphin et Fortin.