Le travail d'une commis à la documentation

Brigitte-Annix Forget : commis à la documentation

Brigitte-Annix Forget est une employée de la STM avec quelque chose de spécial : elle est atteinte de surdité. Alors qu’elle était à la recherche d’un emploi, en 2009, elle participe à la 3e édition de la Journée Contact employeurs/ personnes handicapées.

Visitant les différents employeurs sur place et à l’aide d’un interprète, Brigitte-Annix attend que son groupe en ait terminé avec le kiosque de la STM. C’est alors qu’une conseillère en dotation présente au kiosque l’interpelle et lui présente les types d’emplois disponibles, tout en l’invitant à laisser son CV.

«J’avais déjà travaillé 7 ans dans un bureau avant mes études en architecture. Je ne faisais que des photocopies et de la saisie de texte. Je n’avais aucun défi à relever et mon cerveau n’était pas vraiment utilisé. Mais après 4 ans de recherche d’emploi dans le domaine de l’architecture sans aucun résultat, j’ai décidé de laisser mon CV pour voir», raconte Brigitte-Annix.

Et ça a marché! Après avoir réussi les étapes de l’entrevue et des tests, Brigitte-Annix est embauchée comme commis à la documentation. À ce titre, elle est responsable des archives au secteur de la dotation.

«Finalement, je reviens au travail de bureau, mais ici c’est complètement différent! Je trouve que je suis autonome dans mon travail et que les tâches sont plus intéressantes», mentionne-t-elle. «Ses collègues reconnaissent chez Brigitte-Annix son côté travaillant, discipliné et créatif. Elle a déjà proposé plein de choses intéressantes en lien avec son travail», renchérit Christophe Paris, chef de section Dotation et planification des ressources humaines, son supérieur immédiat.

La communication

Lors de la première rencontre de travail, un interprète était présent afin de présenter le poste, les tâches à effectuer, qui fait quoi dans l’organisation, etc. Mais par la suite, aucun interprète n’a été nécessaire. Brigitte-Annix utilise un cahier pour communiquer avec ses collègues et utilise la lecture labiale pour les comprendre. Lorsque la lecture labiale n’est pas suffisante, ses collègues utilisent à leur tour le cahier pour communiquer. «C’était une de mes craintes au début», mentionne Christophe Paris. «Je me demandais de quelle façon nous allions communiquer dans la mesure où il y a des choses plus difficiles à expliquer, des choses que même les personnes entendantes peuvent avoir de la difficulté à comprendre. Avec quelques mots, Brigitte- Annix comprend la demande, l’objectif derrière tout ça… Elle est très rapide»!

L’intégration dans l’entreprise

Avec les collègues, les échanges étaient moins nombreux le premier mois. Avec de plus en plus de mandats à réaliser, cependant, les interactions se multiplient. Comme elle doit donner un coup de main à ses collègues techniciens, elle fait le tour de ces derniers pour noter leurs demandes et besoins. «Elle est efficace, sympathique et très active dans son intégration. C’est, je pense, la base de son succès et ce pourquoi elle est si populaire dans l’équipe», mentionne Christophe.

La STM et les personnes handicapées

L’intégration des personnes handicapées est très importante pour la STM. «La haute direction y croit, et nous avons commencé à travailler ce dossier de façon plus structurée depuis quelques années», affirme Christophe. La STM est d’ailleurs membre du Réseau des entreprises pour l’intégration des personnes handicapées, fait partie du comité organisateur de la Journée Contact et y tient un kiosque depuis la toute première édition.

Selon Christophe, l’une des difficultés importantes dans l’embauche de personnes ayant une limitation fonctionnelle est le mot «handicapé», qui fait ressortir les préjugés. «Il faut mettre l’accent sur l’embauche de personnes compétentes, qui ont une limitation fonctionnelle, oui, mais qui réussissent dans l’entreprise», illustre-t-il. C’est ce que Brigitte-Annix nous dit : «J’ai un handicap sévère, mais ça ne m’empêche pas de travailler très bien, de comprendre très bien et d’être exactement comme n’importe qui! Pour les personnes sourdes, c’est seulement les oreilles qui ont un problème. Pour le reste, notre cerveau, notre intelligence, on est comme tout le monde! Il faut avoir confiance.»

Christophe Paris, chef de section et Brigitte-Annix Forget.


D’après un texte d’Éric Daigle, conseiller à l’information et aux communications du Comité Action main d’oeuvre (CAMO) - personnes handicapés

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