Les Industries perdues
C’est sur le sol qu’on prend appui pour s’envoler (1991)
Matériaux divers et blocs de verre
Emplacement : mezzanine sud
Les artistes Richard Purdy et François Hébert ont réalisé une murale qui représente, en relief, l’île de Montréal vue du ciel. Commandée par Westcliff, propriétaire des Promenades de la Cathédrale, cette murale est protégée par un mur de blocs de verre.
Le saviez-vous?
Assistés par le menuisier Alain Cadieux, Purdy et Hébert ont mis un été complet à reproduire l’île de Montréal dans ses moindres détails.
À propos des artistes
Né à Ottawa (Ontario) en 1953, l’artiste interdisciplinaire Richard Purdy œuvre dans le domaine des arts depuis le milieu des années 1970. Il a fondé en 1991 les Industries perdues avec François Hébert, collaboration qui a permis la réalisation de 19 projets d’art public.
Source : page Info STM du 13 octobre 2004
Artiste multidisciplinaire né à Ottawa en 1953, Richard Purdy œuvre dans le domaine des arts depuis 1975. On lui doit deux œuvres dans le métro de Montréal, réalisées conjointement avec François Hébert. «Notre collaboration a débuté lorsque j’ai remporté le concours d’art public pour le bâtiment de l’École nationale de cirque dans le Vieux-Montréal. Mon concept avait été choisi mais j’étais incapable de le réaliser seul. J’ai donc appelé mon ami François et il m’a aidé à compléter le projet. Nous avons mis sur pied une entreprise, les Industries perdues, qui a cessé ses activités il y a trois ans environ. Ensemble, nous avons réalisé une vingtaine de projets d’art public, notamment pour l’édifice de Télé-Québec, le Théâtre du Nouveau Monde et l’Usine C de Carbone 14».
Montréal vue du ciel
La première œuvre des Industries perdues pour le métro de Montréal, une murale à la station McGill, a été commandée par Westcliff, propriétaire des Promenades de la Cathédrale. Dévoilée en 1991, elle représente l’île de Montréal vue du ciel, en relief derrière un mur de blocs de verre. «Quand vous êtes dans le métro, vous êtes sous terre, dans un tunnel. Nous voulions transporter les voyageurs ailleurs et avec cette œuvre, ils se retrouvent instantanément à 20 000 pieds d’altitude. D’où le titre de la murale, C’est sur le sol qu’on prend appui pour s’envoler. J’aime bien ce titre car il apporte une note d’espoir. J’aime également l’idée que vous n’êtes nulle part quand vous regardez cette œuvre: vous êtes sous terre, mais vous regardez la ville comme si vous étiez dans un avion.»
Assistés par le menuisier Alain Cadieux et munis de nombreuses cartes et photographies aériennes, Richard Purdy et François Hébert ont mis un été complet à reproduire l’île de Montréal dans ses moindres détails. Tout y est, de la Place Ville-Marie à l’Oratoire Saint-Joseph, en passant par l’Orange Julep du boulevard Décarie et le Stade olympique… dont la toile a été déchirée récemment par un mauvais plaisantin! «Dans cet environnement souterrain où tout va très vite, cette murale se démarque car on peut passer des heures à la regarder. J’ai vu des gens y chercher longuement leur maison et la trouver. La nuit, un éclairage spécial éclaire l’œuvre et les gratte-ciel du centre-ville, en carbonate, brillent vraiment!»
Hommage à un grand poète
La seconde œuvre des Industries perdues pour le métro de Montréal, à la station Mont-Royal cette fois, a été réalisée dans le cadre d’un concours de la Ville de Montréal visant à perpétuer la mémoire du poète Gérald Godin (1938-1994), dont le nom a été attribué à la place publique qui entoure l’unique accès de la station. «À l’époque, j’habitais le quartier et c’était ma station de métro. C’était donc un projet très important pour moi. Nous nous sommes posé la question: comment souligner la mémoire de quelqu’un? En représentant son visage? Pas très bouddhiste comme idée. En inscrivant son nom quelque part? Un nom ne dit rien à quelqu’un qui ne le connaît pas. En citant un de ses poèmes? Une citation, c’est toujours un peu le viol d’une œuvre… Dans ma réflexion, je me suis souvenu que Gérald Godin écrivait parfois ses poèmes sur le côté de sa maison du carré Saint-Louis. C’est ce qui nous a convaincus d’intégrer un de ses poèmes dans notre œuvre.»
«Il fallait maintenant trouver un poème assez court pour figurer au complet sur le mur du bâtiment situé à l’arrière de la station de métro. Dans notre concept, ce bâtiment est un livre et le poème est le lieu où tous les pouvoirs du quartier se rencontrent: la religion, avec l’ancien couvent en face de la station; le commerce, avec les boutiques de l’avenue du Mont-Royal; et le peuple, avec les triplex du quartier qui ont abrité tant d’ouvriers au fil des ans. Par pur hasard, François est tombé sur Tango de Montréal, poème peu connu à l’époque mais qui était juste de la bonne longueur et qui fait référence à ces trois pouvoirs. Le comité de sélection, dont faisait partie Pauline Julien, l’épouse de Gérald Godin, a approuvé notre choix. Une entente a été conclue avec le propriétaire du bâtiment et un briqueteur, Denis Marcotte, nous a aidé à réaliser la murale. Après le dévoilement de l’œuvre, en 2000, il a fallu remplacer une des briques du poème car il y avait une faute dans l’œuvre originale de Godin…»
Aujourd’hui, Richard Purdy participe à six ou sept expositions par année, en plus d’enseigner les arts à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il aimerait bien créer une autre œuvre pour le métro, un sujet qui le passionne toujours. «Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai plein d’idées pour le métro. On y trouve ces longs corridors où tous les gens sont alignés et regardent le mur en face. C’est très particulier comme disposition dans l’espace… Il y a beaucoup à faire avec cela: des anamorphoses, des jeux d’éclairage, etc. Je rêve qu’un jour, chaque station possède un thème et que voyager en métro devienne aussi excitant qu’une visite à Disneyland!»