Papineau (Jean Cartier et George Juhasz)

Jean Cartier et George Juhasz

Les Patriotes de 1837-1838 (1968)

Acier émaillé
Don de la Société des Artisans, coopérative d’assurance-vie
Emplacement : passerelle

Texte important

Œuvre partiellement indisponible en raison de travaux.

L'œuvre sur les deux arches a été retirée et est entreposée dans un endroit sûr en attente de réinstallation. Une partie de l’œuvre est quant à elle visible sur la mezzanine de la station.

Trois murales animent l’histoire des Patriotes de 1837-1838, reconstituée par l’artiste George Juhasz et le céramiste Jean Cartier. Alors que les deux arches recréent le climat trouble de l’insurrection, un panneau est dédié à Louis-Joseph Papineau, chef de la rébellion.

Le saviez-vous?

Ces murales ont été réalisées à Stockholm, en Suède, selon un procédé couramment employé en Scandinavie à l’époque.

À propos des artistes

Né à Saint-Jean-sur-Richelieu, Jean Cartier (1924-1996) a connu une brillante carrière de céramiste s’étendant sur près d’un demi-siècle. Né en Hongrie et arrivé au Canada en 1961, l’illustrateur George Juhasz (1933-2004) a plusieurs films, livres et œuvres d’art à son actif.

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Papineau (Jean Cartier et George Juhasz)   Papineau (Jean Cartier et George Juhasz)   Papineau (Jean Cartier et George Juhasz)   Papineau (Jean Cartier et George Juhasz)

Né en 1924 à Saint-Jean-sur-Richelieu et décédé à Montréal en 1996, Jean Cartier a connu une brillante carrière de céramiste s’étendant sur près d’un demi-siècle. Plusieurs de ses œuvres ont été intégrées à l’architecture de bâtiments, y compris les stations de métro Papineau et Cadillac, l’hôtel de ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, le pavillon du Canada à l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958, et le Théâtre Port-Royal de la Place des Arts à Montréal (rebaptisé depuis Théâtre Jean-Duceppe).

Pour la station de métro Papineau, Jean Cartier a réalisé durant un séjour en Suède trois grandes murales d’émail cuit sur acier, avec le soutien financier de la Société des Artisans, coopérative d’assurance-vie. Ces murales hautes en couleur reconstituent les scènes historiques du combat des Patriotes de 1837-1838. Une de ces murales met en vedette le politicien Louis-Joseph Papineau, mèche en bataille, au milieu des siens. Il importe toutefois de préciser que ces murales dévoilées en 1968 ont été réalisées à partir de dessins de l’artiste d’origine hongroise George Juhasz.

Contrairement aux murales de la station Papineau, les murales de la station Cadillac correspondent parfaitement au style de Jean Cartier. La répétition des motifs ovales rappelle certaines pièces créées à la même époque par le réputé céramiste. En plus d’apporter de la couleur dans cette station où le béton et le granit sont à l’honneur, les deux murales servent de repères directionnels pour les voyageurs. Ainsi, la murale aux teintes froides de bleu, de vert et de jaune indique la sortie du côté nord de la rue Sherbrooke, tandis que la murale aux teintes chaudes de brun, d’orangé et de jaune accompagne la sortie du côté sud.

Fait peu connu, ces deux murales sont pourvues d’un mécanisme leur permettant de changer d’apparence. En effet, chaque murale est constituée de quatre modules pouvant être déplacés de façon à créer des formes différentes. Cependant, tout porte à croire que l’apparence des murales a peu changé au fil du temps, les diverses solutions proposées étant similaires.

Entre 1970 et 1974, Cartier a agi à titre de designer principal pour l’entreprise Céramique de Beauce. Bien que brève, cette collaboration a marqué la production de l’entreprise de façon certaine. Par la suite, il a installé son propre atelier à Saint-Joseph-de-Beauce, où il a conçu des œuvres de céramique démontrant toute l’étendue de son talent. La contribution remarquable de Jean Cartier au domaine des arts visuels a été soulignée de belle façon par le Conseil des métiers d’art du Québec, qui a rebaptisé son Prix de la relève à la mémoire du céramiste.

Source : page Info STM du 22 juillet 2004

Pas toujours facile d’écrire l’histoire de l’art dans le métro de Montréal! L’absence de listes détaillées et de plaques commémoratives dans les stations font en sorte qu’il est parfois ardu de retracer les auteurs de certaines œuvres du réseau. C’est notamment le cas des trois murales de la station Papineau, consacrées aux Patriotes de 1837-1838. Les documents disponibles indiquent clairement que cette œuvre remarquable a été réalisée par le céramiste Jean Cartier, décédé en 1996. Or, ces murales ne correspondent pas du tout au style de ce dernier. Un autre artiste a donc contribué au projet. Mais qui? Une visite sur les lieux nous a permis de découvrir la signature «G. Juhasz» au bas d’une des murales. Après de longues recherches, la STM a finalement retracé à Vancouver l’artiste mystère de la station Papineau: George Juhasz.

Né en Hongrie en 1933, Georges Juhasz a quitté son pays en 1956 pour échapper à l’invasion des troupes soviétiques. Après un séjour en Suisse, il s’est installé à Montréal en 1961, où à son arrivée il s’est déniché un emploi dans le domaine du textile. «Avec le temps, j’ai appris l’anglais et un peu de français, ce qui m’a permis de travailler dans le secteur de la publicité et de reprendre mon métier d’illustrateur. Par la suite, j’ai réalisé quelques œuvres d’art public, notamment pour le Monde des petits à Expo 67 ainsi que pour les cinémas Fleur de Lys, de Paris et V. Pour un jeune immigrant comme moi, vivre à Montréal à la fin des années 1960 fut une expérience formidable à cause de la grande liberté d’expression et de l’engouement pour l’art qui régnaient dans la ville.»

Une œuvre politique

C’est à ce moment que George Juhasz fut embauché par Jean Cartier pour créer les illustrations qui ont servi à réaliser les trois murales de la station Papineau. «Il s’agissait en quelque sorte de la seule œuvre politique dans le métro. J’ai étudié en profondeur l’histoire des Patriotes de 1837-1838 et celle de leur chef, Louis-Joseph Papineau. J’ai visité plusieurs sites marquants de l’époque, y compris l’église de Saint-Eustache. Je me suis également rendu à Ottawa pour étudier les anciens uniformes de l’armée britannique. À partir de mes nombreux croquis, que je possède toujours, j’ai réalisé les dessins au dixième de leur format définitif. Une fois le projet accepté, j’ai agrandi ces dessins et je les ai remis à Jean Cartier.»

Les trois murales en émail sur acier, deux en forme d’arc et une troisième de forme rectangulaire, ont été réalisées par Jean Cartier à Stockholm, en Suède. C’est la Société des Artisans, coopérative d’assurance-vie, qui a fait don de l’œuvre au métro de Montréal. Les murales ont été installées à la station Papineau et furent dévoilées au public le 6 septembre 1968. Malheureusement, l’importante contribution de George Juhasz fut passée sous silence, à l’exception de sa signature au bas d’une des murales. «Trente-cinq ans plus tard, je continue de penser que c’était injuste. Malgré tout le succès que j’ai pu obtenir par la suite dans ma carrière, j’accepte difficilement qu’un autre artiste ait pu recevoir seul le crédit de mon travail.»

Installé à Vancouver depuis 1976, George Juhasz peut se vanter de posséder une carrière bien remplie. En tant qu’illustrateur, il a participé à la réalisation d’environ 150 films d’animation, dont Yellow Submarine, The Selfish Giant, Young Robin Hood et White Fang. Il compte également à son actif des illustrations pour certains livres destinés aux enfants ainsi que des œuvres d’art public dans la région de Vancouver. «J’ai créé, entre autres, des sculptures figuratives pour des hôpitaux pour enfants. J’essaie toujours de faire quelque chose pour eux, il s’agit presque d’un don pour moi. Je ne prendrai jamais ma retraite, vous savez.»

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