Cartier (Jacek Jarnuszkiewicz)

Jacek Jarnuszkiewicz

L'homme est un roseau pensant 3 (2007)

Acier inoxydable
Programme d’intégration des arts à l’architecture du gouvernement du Québec
Emplacement : extérieur de la station

L’œuvre propose l’idée d’un mat de navire, celle d’une plante d’eau aux feuilles érigées et à la tige sinueuse, et celle d’une libellule. La verticalité de la sculpture répond à l’horizontalité de l’édicule de la station de métro.

Le saviez-vous?

La sculpture sert aussi d’élément signalétique en indiquant clairement par sa hauteur la présence du métro dans ce secteur fort achalandé.

À propos de l’artiste

Né à Varsovie (Pologne) en 1952 et installé au Québec depuis 1963, Jacek Jarnuszkiewicz est issu d’une famille de sculpteurs. Ses œuvres se retrouvent notamment au musée Pointe-à-Callière, au marché Atwater et à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec.

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Cartier (Jacek Jarnuszkiewicz)   Cartier (Jacek Jarnuszkiewicz)   Cartier (Jacek Jarnuszkiewicz)   Cartier (Jacek Jarnuszkiewicz)

Source : page Info STM du 18 janvier 2008

Le nom de Jacek Jarnuszkiewicz vous est peut-être inconnu. Cet artiste est pourtant un habitué de l’intégration de l’art à l’architecture, avec notamment des œuvres au musée Pointe-à-Callière, au marché Atwater, à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) et, depuis avril 2007, à la station de métro Cartier. Né à Varsovie (Pologne) en 1952, il est issu d’une famille de sculpteurs. «Les trois frères de mon père étaient sculpteurs. Mon père était davantage artisan que ses frères; ceux-ci dessinaient les objets et mon père les réalisait ensuite. Ils ont ainsi travaillé à la réfection de détails architecturaux de la ville de Varsovie après la guerre. Je me souviens entre autres d’une immense cariatide qui atteignait facilement quatre mètres de hauteur. C’était fort impressionnant pour un jeune garçon comme moi!»

En 1963, la famille Jarnuszkiewicz s’installe au Québec. Jacek s’intéresse lui aussi au domaine des arts mais il ne devient pas tout de suite sculpteur. «J’ai d’abord complété, en 1978, un baccalauréat en histoire de l’art et en arts visuels à l’Université de Montréal, suivi en 1984 d’une maîtrise en arts visuels à l’Université Concordia. À l’époque, je me concentrais surtout sur le dessin. J’ai aussi été chargé de cours à l’Université de Montréal pendant une vingtaine d’années à compter de 1982. Avec le temps, mes dessins sont devenus des hauts-reliefs, qui ont fini par prendre contact avec le sol. Un jour, à ma grande surprise, je me suis rendu compte que je m’intéressais moi aussi aux formes et aux volumes!»

D’une station à une autre

Entre-temps, Jacek Jarnuszkiewicz fait la connaissance de l’artiste Pierre Granche. «C’était un copain formidable. Il a été mon professeur à l’Université de Montréal et c’est lui qui m’a invité à y enseigner. Il possédait sur le boulevard Saint-Laurent un atelier où il y avait toujours beaucoup d’animation. J’ai eu la chance de l’assister dans son projet de sculpture à la station de métro Namur. Pierre avait rencontré le professeur Janos Baracs, qui l’a aidé à utiliser le cube topologique dans ses œuvres. En trois dimensions, ce cube ressemble à une pyramide tronquée. À la station Namur, on retrouve pas moins de 28 modules réalisés à l’aide de ces pyramides tronquées. Cela donne une forme pulsative, un peu comme des bulles de savon. On a tout construit et installé cela ensemble. C’était la belle époque! Son décès hâtif en 1997, des suites d’un cancer du poumon, a été une grande perte.»

Une vingtaine d’années plus tard, Jacek Jarnuszkiewicz se voit à son tour confier la création d’une œuvre dans le métro de Montréal, cette fois à l’entrée de la station Cartier, à Laval. Le résultat est la sculpture L’homme est un roseau pensant 3, titre qui réfère à une citation de Blaise Pascal et que l’artiste a utilisé précédemment pour des œuvres à Blainville et à Boucherville (projet non réalisé). «Comme c’est généralement le cas pour des projets de ce type, j’ai fait l’inventaire des formes de l’édifice projeté. Ce qui m’a surtout frappé, c’est le toit de la station, un trapèze très effilé. Je l’ai basculé à la verticale pour créer une sorte de contrepoids à l’édifice. Cette œuvre évoque certaines notions liées à la nature et à la culture: une plante aquatique, un mât de bateau, une trame de rues avec le tracé du métro… Chose certaine, il s’agit d’un élément signalétique qui indique clairement la présence du métro dans le secteur, comme une petite épingle que l’on ajoute sur une carte pour indiquer un lieu en particulier.»

Bien fait, vite fait

Haute de 14 mètres, la sculpture en acier inoxydable a été installée quelques jours à peine avant l’inauguration de la station, le 26 avril 2007. «Les responsables du projet auraient préféré qu’elle soit installée avant Noël mais je tenais à ce qu’elle soit flambant neuve lors de l’inauguration. À cette étape du projet, il est très rare qu’un imprévu surgisse. Les problèmes, c’est à l’étape des maquettes que je les rencontre! J’observe comment les matériaux résistent, je consulte des ingénieurs et après, il n’y a généralement plus d’imprévus. Du point de vue technique en tout cas, car sur le plan artistique, c’est seulement lors de l’installation que l’on voit si l’œuvre fonctionne vraiment. C’est toujours un moment impressionnant, grisant. À la station Cartier, tout s’est très bien passé, tellement que lorsque les gens de la télévision sont arrivés sur les lieux pour filmer l’installation, la sculpture était déjà debout!»

«J’aime bien les projets d’art public car chacun possède ses contraintes bien précises. Permanence, entretien, sécurité, toutes ces contraintes m’intéressent car il faut y trouver des solutions tout en créant une œuvre qui «parle» à tout le monde, pas seulement aux gens qui possèdent une culture plastique.»

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