Snowdon (Jean-Louis Beaulieu)

Snowdon (Beaulieu)

Jean-Louis Beaulieu

Grilles sculpturales (1981)

Acier peint
Emplacements : escaliers et extérieur de la station

L’architecte de la station a conçu deux grilles, une de couleur verte et une autre de couleur brune. Les lames de ces grilles sont pliées en un mouvement sinueux rappelant les branches des arbres.

Le saviez-vous?

Jean-Louis Beaulieu a remporté en 1979 le premier prix d’excellence de l’Ordre des architectes du Québec pour la station Angrignon.

À propos de l’artiste

Né à Saint-André-de-Kamouraska en 1943, l’architecte Jean-Louis Beaulieu n’a jamais hésité à concevoir des bâtiments audacieux. En plus des stations Angrignon et Snowdon, il a dessiné les plans de l’Atelier de grande révision du métro, sur le boulevard Saint-Laurent.

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Snowdon (Beaulieu)   Snowdon (Beaulieu)   Snowdon (Beaulieu)   Snowdon (Beaulieu)

Source : page Info STM du 18 janvier 2006

Il n’est pas toujours facile de départager le travail d’un artiste de celui d’un architecte, à plus forte raison si ce dernier possède beaucoup d’imagination. C’est le cas de Jean-Louis Beaulieu, l’architecte des stations de métro Angrignon et Snowdon. Né en 1943 à Saint-André-de-Kamouraska, Jean-Louis Beaulieu n’a jamais hésité à concevoir des bâtiments audacieux, tout en s’inspirant de leur environnement immédiat. C’est ce qu’ont appris dans les années soixante les célèbres architectes Papineau, Gérin-Lajoie et LeBlanc lorsqu’ils ont chargé le jeune apprenti de dessiner les plans d’une école à Pangnirtung, sur l’île de Baffin. «Puisque dans le Grand Nord, il fait froid et que le sol est gelé en permanence, j’ai eu l’idée de bâtir l’école comme un frigidaire, mais à l’envers! Finalement, cela a assez bien fonctionné et Monsieur Gérin-Lajoie donne encore des conférences sur son école de Pangnirtung…»

La station Angrignon

Embauché quelques années plus tard par le Bureau de transport métropolitain (BTM), Jean-Louis Beaulieu recevait bientôt le mandat de concevoir la station Angrignon, située dans le parc du même nom. «Je me suis aperçu qu’il s’agissait d’une des rares stations construites dans un espace vert. J’ai donc décidé de laisser entrer la nature dans la station afin que les voyageurs sentent dès leur arrivée qu’ils se trouvent dans un grand parc. Pour ce faire, il fallait baisser le sol jusqu’au niveau des quais et couvrir la station d’un toit transparent. Les ingénieurs ont trouvé que j’exagérais pas mal! J’ai dû montrer les plans préliminaires de la station au directeur du BTM, Gérard Gascon… qui n’a pas dit non! Et quand Monsieur Gascon ne disait pas non, c’est qu’on pouvait continuer. Il a probablement senti qu’il y avait quelque chose là-dedans…»

Le directeur du BTM avait vu juste. Les dômes transparents de la station Angrignon firent sensation et valurent à leur concepteur le Premier prix d’excellence de l’Ordre des architectes du Québec pour l’année 1979. «Ce fut une des périodes les plus créatives de ma carrière d’architecte. Avec le recul, toutefois, je regrette de ne pas avoir intégré d’œuvre d’art à la station. Dans une large mesure, ce rôle était joué par le parc lui-même.» Malheureusement, la structure du toit de la station Angrignon a grandement souffert par la suite des intempéries et de «l’effet piston» causé par le passage des trains. La STM travaille actuellement à trouver une solution permanente à ce problème.

La station Snowdon

Entre-temps, le directeur du BTM avait confié à l’architecte une autre station importante: Snowdon. «Il s’agissait cette fois d’une station de correspondance creusée sous un quartier densément peuplé. Lorsque j’ai visité le chantier, je me suis senti comme à l’intérieur d’une cathédrale. C’était vraiment de toute beauté! J’ai d’abord songé à conserver tout ce roc apparent sur les murs, comme dans certaines stations du métro de Stockholm. Mais j’ai dû trouver autre chose car le roc n’est pas assez solide ici. Puisque le quartier en surface est composé de vieilles maisons en brique foncée, j’ai choisi de recréer sous terre une rue avec des façades de brique, des lampadaires et même un petit jardin. Cela a été difficile car nous avions très peu d’espace à notre disposition. L’idée des trois tunnels parallèles nous a permis de réduire les démolitions au minimum, mais le résultat final est à mon avis un peu lourd.»

Contrairement à la station Angrignon, la station Snowdon propose quelques œuvres d’art à la vue des passants. On songe tout de suite aux quatre grandes murales sur le thème des saisons, réalisées par l’artiste Claude Guité, mais il ne faudrait surtout pas oublier les deux sculptures-grilles qui portent la signature de l’architecte. Les lames de ces grilles sont pliées en un mouvement sinueux rappelant les branches des arbres, un autre clin d’œil à la nature. «Personnellement, je ne considère pas ces grilles comme des œuvres d’art. Il s’agit avant tout d’objets décoratifs qui servent à cacher des équipements comme les transformateurs. J’ai recherché la beauté, bien sûr, mais comme tout artisan qui cherche à fabriquer un bel objet.»

Retour aux sources

Par la suite, Jean-Louis Beaulieu a dessiné les plans de l’Atelier de grande révision du métro, sur le boulevard Saint-Laurent. Toujours aussi attiré par la nature, il quittait peu de temps après le BTM pour participer à l’aménagement des parcs-nature de la Communauté urbaine de Montréal. Aujourd’hui à la retraite, l’architecte consacre une bonne partie de son temps à la construction d’une maison à Notre-Dame-du-Portage, non loin de son lieu de naissance. «Je me souviens qu’à l’âge de vingt ou vingt-cinq ans, j’avais les cheveux longs et les gens me montraient du doigt… Je me disais alors: je ne veux plus jamais revoir ce monde-là! Mais à quarante ans, je suis revenu et j’ai compris que j’étais attaché à cette région. J’ai fini par acheter un terrain et aujourd’hui, j’y construis ma maison.»

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